Par Nicolas Barral et Pierre Veys. Dargaud, 13,95€, le 18 mars 2011.

Ce sont deux enquêteurs de haute moralité, aussi maladroits et entêtés l’un que l’autre. L’un est roux et barbu, l’autre blond et affublé d’une élégante moustache. Tous deux tombent dans le « piège machiavélique » – sous-titre de cet épisode – tendu par le très méchant Miloch…

Six longues années après le premier tome de leurs aventures (Menaces sur l’Empire), on retrouve avec grand plaisir Philip et Francis, doubles parodiques de Blake & Mortimer. Cette fois, les voilà téléportés dans une autre dimension. Ils se retrouvent dans une Angleterre bien différente de celle qu’ils connaissent: le terrible Olrik y est Premier ministre, sur le point d’épouser la Reine Elisabeth, les taxis sont conduits par des aveugles, les pissotières ressemblent étrangement aux célèbres phone booths rouges… Et, surtout, ils y rencontrent leurs sosies, devenus pour l’un fabricant de maquettes à l’embonpoint marqué et, pour l’autre, comédien dans le feuilleton Zorro contre les hommes-lézards.

On se délecte de cette histoire improbable, scénarisée par Pierre Veys (beaucoup plus inspiré que sur la série Hercule Potiron, par exemple). Il enchaîne les facéties sur un rythme endiablé, nappant le tout d’un nonsense réjouissant. Sans tenter de copier outrancièrement le style d’Edgar P. Jacobs, Nicolas Barral met en place un découpage fluide, avec des textes bavards juste comme il faut. Son trait suit la légèreté du propos, sans forcer sur les détails. Une pochade habilement menée.

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