Par Laurent Maffre, d’après Robert Louis Stevenson. Actes Sud, 12 €, le 2 octobre 2008.

L’écrivain écossais du XIXe siècle Robert Louis Stevenson a décidément la cote auprès des dessinateurs. Comme les adaptations de L’Île au trésor ou de Dr Jekyll et Mr Hyde sont légion, ils s’attaquent désormais à des œuvres moins connues. Deux ans après le très beau Maître de Ballantrae d’Hippolyte, le néophyte Laurent Maffre (c’est son deuxième album) a choisi de mettre en images la nouvelle Markheim. On comprend vite pourquoi. L’histoire glauque de Markeim, pauvre hère qui a toujours fait les mauvais choix et s’enfonce peu à peu dans la délinquance, sied parfaitement au crayonné très charbonneux de l’auteur. Les errements psychologiques du personnage, détaillés par Stevenson, lui permettent de réaliser une véritable galerie de sentiments : peur, rage, indécision … Pour encore mieux représenter la confusion de son héros, il alterne des gaufriers bien symétriques avec des planches sans case, où certains dessins « mangent » la moitié de la page. La chute, non dessinée, n’en est que plus marquante.

Juliette Salin

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