Les Contrées salées
Elber est de retour de la guerre. Vonceil, sa petite sœur et benjamine de la famille, est partagée. Elle est ballotée entre la joie de retrouver celui dont elle attendait le retour depuis si longtemps et la jalousie, l’incompréhension, la déception de ne pas réellement retrouver celui qu’elle attendait. La guerre l’a changé, mais pas seulement : elle est déçue qu’il se marie si spontanément avec Amélia, une femme qu’elle ne tient guère dans son cœur et qu’elle trouve tout à fait insignifiante. Dans le même temps, la petite fille est très intriguée par Greda, une énigmatique jeune femme débarquée dans la région du jour au lendemain. Et c’est d’ailleurs à compter de l’apparition de cette jeune femme que ce récit qui commençait de manière plutôt classique parvient à glisser vers le merveilleux et à prendre une extraordinaire ampleur.
Une héroïne forte, de l’action, de l’aventure, du suspense, de la magie, de l’amour… cette liste pourrait s’allonger à l’envi pour détailler toute la richesse et la portée de ce conte moderne. La première chose, qui saute aux yeux, est évidemment graphique. Rebecca Mock revient après Pile ou face avec un dessin plus que jamais abouti, superbement mis en couleur, à la fois tendre, dynamique et ravissant. L’histoire de Hope Larson ne se laisse pas pour autant écraser par cet apparat de maturité et de finesse. En plus d’écrire un récit tout bonnement passionnant, nombre de thématiques et sous-textes sont développés tout au long de son histoire familiale, fantastique et merveilleuse. De cette nouvelle collaboration naissent 232 pages haletantes, passionnantes, ravissantes, qui revisitent les contes d’hier pour en créer un à la fois intemporel et moderne, accessible et complexe, magnifique et tragique. À (faire) découvrir et à partager avec enfants et adultes.
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