Les Croques #3
Toutes les bonnes choses ont une fin, et Les Croques ne dérogent pas à la règle. Avec ce Bouquet final, Léa Mazé achève de nous coller une peur aussi bleue que les cheveux de ses héros. Elle a commencé en 2018 par Tuer le temps : le premier album de la trilogie permettait de faire tranquillement connaissance des jumeaux Céline et Colin, harcelés au collège parce qu’enfants du couple gérant les pompes funèbres de la ville. Mais quand on est deux, on peut tout affronter. Le cimetière la nuit, par exemple, après que des marques suspectes sont apparues sur certaines pierres tombales.
Même si des Oiseaux de malheur rôdent dans le tome 2 (2019), les préadolescents mènent leur enquête en affrontant tous les dangers afin de retrouver Poussin, le graveur de tombes au comportement suspect. Chaque dernière page d’album étant une révélation inquiétante, c’est avec une impatience teintée d’inquiétude que le jeune (et moins jeune) lectorat attendait le dénouement de ce polar aux multiples pistes savamment concoctées par l’autrice.
Verdict ? Pas de déception, ce dernier volet défile à toute berzingue, entre la découverte d’indices, des bagarres et une course-poursuite effrénée. Les scènes d’action sont entrecoupées de moments plus zen pour nous laisser le temps de reprendre notre souffle, ouf ! La résolution finale se révèle satisfaisante : les plus attentifs des lecteurs avaient peut-être remarqué quelques clés distillées dans les deux premiers volumes. Au-delà de l’enquête, Léa Mazé met en avant des thèmes qui touchent au quotidien de l’enfance : le harcèlement scolaire, la fraternité/sororité, les problèmes de communication entre parents et enfants.
Le dessin au trait agile et sensible anime les scènes et fait passer les émotions. Léa Mazé confirme son talent pour le découpage multiforme et son goût pour les tons bleus et orangés, qui jouent les contrastes entre personnages et paysages, jour et nuit. Les 90 pages que constituent ce dernier tome – soit 20 de plus que les précédents – offrent un aspect texturé grâce aux traits et hachures au crayon. Un superbe bouquet final, digne d’un feu d’artifice !
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