Les Damnés de la Commune #2
En mars 1871, la Commune de Paris s’installe, obligeant le gouvernement Thiers à se réfugier à Versailles. Les premières expériences politiques ont lieu, donnant la voix à tous, dans l’optique d’une démocratie dont le peuple serait aux manettes. Mais le gouvernement officiel organise la contre-offensive bien décidé à mater sévèrement cette insurrection.
Dans ce deuxième opus de la trilogie Les Damnés de la commune, Raphaël Meyssan continue son récit historique ayant pour fil conducteur le personnage de Lavalette, un héros inconnu des livres d’histoire, dont le nom est cependant présent dans les archives et qui aurait habité le même immeuble que l’auteur. Les ingrédients du premier opus sont présents : de riches gravures, reproduites par l’auteur, un travail d’historien pointu, minutieux, d’une rare précision et un agencement des images dynamique.
Hélas, malgré ce travail titanesque de compilation et de recherche, on regrette le récit d’une histoire non problématisée, finalement assez désuète dans la méthode d’une histoire-évènement ou d’une histoire-bataille, qui ne révèle que très peu les strates sociales ou les enjeux profonds. L’auteur tente quelques analyses, comme l’intéressant lien avec la pensée marxiste et l’héritage de la Commune chez Trotski et Lénine, mais le récit des évènements reprend vite le dessus avec son rythme lancinant.
Si elle suscite toujours une certaine curiosité, la succession de gravures finit aussi par ennuyer, interrogeant même l’approche graphique : est-on vraiment face à une démarche de dessinateur, même si l’agencement et les effets de mise en scène restent remarquable ?
Au final, le travail de Raphaël Meyssan reste louable par la somme d’informations et de gravures accumulés, mais il devient un peu lassant, comme une thèse de doctorat indigeste.
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Dommage que ce soit raté, le sujet promettait.
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