Les débuts de Bécassine réédités
En février, elle a fêté ses 110 ans. Née dans La Semaine de Suzette, Bécassine a marqué les esprits comme une inénarrable gaffeuse, dont la physionomie épurée inspira celle de Tintin à Hergé. Les éditions Gautier-Lauguereau publient ses premiers pas sur papier — à savoir 99 (!) « historiettes » — en deux tomes (couvrant respectivement les années 1905 à 1908 et 1909 à 1914).
Dans la préface du premier volume, l’historien Bernard Lehembre rappelle le pedigree de ceux qui présidèrent à la destinée de la petite bonne bretonne : « un bas-bleu, originaire du Limousin, et un peintre familier des grandes chasses de l’Oise ». Soit Jacqueline Rivière et Joseph Porphyre Pinchon, auteurs de L’Erreur de Bécassine, séquence « récréative » destinée aux jeunes enfants. Où l’on voit une « jeune domestique native de Clocher-les-Bécasses » entrer au service de Mme la marquise de Grand-Air — conquise par son « air honnête » — et confondre des militaires en habit avec des homards.
La suite est à l’avenant : Bécassine demande à voir la langue située dans la bouche de la tripière, plutôt qu’à lui acheter la pièce de viande correspondante ; brise des oeufs en sucre de canne et tente d’en faire pondre de semblables à une cane ; confond des tableaux maladroits et de vieux quignons de pain (également des « croûtes » à son oreille)… Forcément datés — et axés sur des jeux de mots qui, pour certains, ne sont plus usités —, ces courtes (més)aventures amusent. Elles enchantent aussi par un texte littéraire ayant valeur de document d’époque, et des dessins séduisants, drôles et gracieux.
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Bécassine, les historiettes #1 (1905-1908)
Par Joseph-Porphyre Pinchon et Jacqueline Rivière.
Editions Gautier-Languereau, 13,95€, le 25 mars 2015.
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