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Les Deux Vies de Baudouin

21 février 2017 |
SERIE
Les Deux Vies de Baudouin
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
COLLECTION
PRIX
27.95 €
DATE DE SORTIE
15/02/2017
EAN
2756082252
Achat :

Baudouin est un cliché. Juriste dégarni, célibataire contraint, timide rédhibitoire. Ses rêves de jeunesse, jouer dans un groupe de rock et partir en tournée, se sont étiolés au fil des années, sous le regard castrateur de son père, et la pression sociale (faire des études, endurer un boulot pénible mais rémunérateur, acheter un appartement…). Tout l’inverse de son grand frère, médecin humanitaire et séducteur patenté. Quand ce dernier fait un saut à Paris entre deux avions, Baudouin prend conscience qu’il a raté quelque chose dans sa vie. Et quand il apprend dans la foulée qu’il est atteint d’un cancer incurable, il décide de rattraper le temps perdu.

les_deux_vies_de_baudouin_image1Fabien Toulmé nous avait bouleversés dans son autobiographique Ce n’est pas toi que j’attendais, autour de la naissance de sa fille trisomique. Ici, il emprunte les chemins de la fiction, dans un récit qui possède toutefois une bonne assise réaliste. En effet, on a l’impression de le connaître ce Baudouin, type sympa mais manquant de confiance en lui, qui s’est laissé happer par le train-train d’une voie toute tracé. On a l’impression de les avoir croisés, son boss lourd et humiliant, son frangin plus cool tu meurs, ou ces Parisiens bobos. On a l’impression d’avoir connu ces moments d’adolescence, entre premiers baisers au cinéma et angoisse parentale quant aux choix d’orientation. C’est le gros point fort de cet épais roman graphique. Mais ce parti-pris réaliste a un douloureux revers : quand un élément ou deux dénotent (le diagnostic du cancer, expédié en deux pages), ils sautent aux yeux et laissent entrevoir la construction dramaturgique – et les surprises postérieures. Dès lors, la chronique sociale se transforme en mélo, assumé mais laissant un sentiment désagréable. Trop attendu, trop évident, trop tire-larmes. Parallèlement, côté dessin, c’est plutôt l’ennui. Le dessin très sobre, parfois un brin raide mais agréable, joue essentiellement sur les postures et les regards, pour mettre en avant les dialogues. Mais, peu aidé par des couleurs plates, il manque rapidement d’audace et d’inventivité, pour n’être autre chose que purement illustratif. Une grosse déception.

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