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Les Nombrils : l’humour vache, ça marche !

2 octobre 2009 |

nombrils_intro.jpg« Déjà que tu es moche, maintenant en plus tu as les yeux bouffis ! » Voilà le genre de gentillesses que sortent Jenny et Vicky à leur amie souffre-douleur, Karine, en plein chagrin d’amour. Superficielles, méchantes et nombrilistes, les deux jolies garces ne détonneraient pas sous les cameras de Secret Story. Heureusement pour elles, elles s’ébattent sur une scène bien plus élégante : le journal de Spirou. Avec leur bonne copine au physique de lombric, elles sont carrément devenues les vedettes du magazine. Un ton qui tranche, un humour très grinçant, un dessin tout en souplesse et des héroïnes qui plaisent aux filles, aux enfants et aux adultes : voilà les raisons de leur succès. Le quatrième épisode de leurs cruautés – tiré à 200 000 exemplaires – est disponible dans les bacs. On a absolument voulu rencontrer leurs auteurs, Maryse Dubuc (pour les paroles mordantes) et Marc Delaf (pour les caricatures piquantes), charmant couple de Canadiens capable d’imaginer les pires vacheries.

Pourquoi êtes-vous aussi méchants ?
Maryse Dubuc : Les Nombrils constituent notre défouloir. Souvent, on réutilise une vacherie que l’on a pu entendre dans la vie de tous les jours, et on la place dans une situation où elle est encore plus cruelle. Quand on se dit « oh non, c’est trop! », souvent la vacherie triste à entendre dans la vie devient drôle une fois transposée dans la fiction.
nombrils_acne_miracle.jpgMarc Delaf : Maintenant, c’est encore plus simple d’être méchants car les personnages ont vraiment développé leur personnalité propre. Vicky est si manipulatrice, Jenny si bête, et Karine tellement dépassée par les événements, qu’il suffit de les mettre dans une situation et les regarder évoluer pour que les méchancetés et répliques cruelles fusent.

Dans ce quatrième tome, vous êtes particulièrement durs avec Karine qui, en plus de se faire ridiculiser, vit un difficile chagrin d’amour…
Maryse : Karine subit tellement de misères qu’à la fin nous avons eu besoin d’un retournement de situation. Quand Marc et moi avons commencé à imaginer la série, nous avions en tête le titre et les deux garces, Jenny et Vicky. Mais, sans souffre-douleur récurrent, elles n’auraient pas été aussi drôles. Comme on peut le voir dans le premier épisode, lorsque Karine n’est plus leur amie, Vicky et Jenny en viennent à se disputer entre elles et la BD n’est pas dynamique.

Comment avez-vous fait pour imposer une série à l’humour si grinçant dans Spirou ?
Marc : Quand nous sommes venus présenter la série à Dupuis, éditeur du magazine Spirou, nous avions établi une liste des éléments que nous étions prêts à ôter et de ceux qui n’étaient pas négociables. J’avais du mal à imaginer Les Nombrils dans la veine de L’Agent 212 ou Cédric. Finalement, c’est justement cette rupture par rapport au ton du journal qui a été appréciée.

Les lecteurs sont-ils parfois outrés par les aventures de vos héroïnes?
Maryse : Non, sauf quand on s’en prend aux animaux. Dans un album, Jenny achète un petit chien parce qu’il s’accorde bien avec ses bottes, et il finit très mal. Ça nous a valu beaucoup de réactions. Alors que l’on peut parler d’une seringue souillée trouvée dans un parc sans aucun souci.

nombrils_1.jpg

En plus d’être dotées d’une personnalité attachante et d’une bonne dose d’humour, Vicky, Jenny et Karine ont un vrai physique, des mimiques particulièrement réussies. D’où viennent ces grimaces?
Marc : De l’animation, où j’ai commencé ma carrière. On a l’habitude d’y exagérer une pose, d’étendre un mouvement au maximum. Trouver la bonne expression est une dimension essentielle d’un gag. Parfois, une planche qui ne fonctionnait pas redevient drôle en changeant une expression. Avec Maryse, nous travaillons en étroite collaboration, nous concevons des gags ensemble et elle me donne son avis sur le dessin.
Maryse : Travailler en couple nous conduit à travailler presque 24 heures sur 24. Quand nous ne parvenons pas à faire fonctionner un gag, impossible de ne pas en parler lors du dîner du soir !

Combien de temps dure la réalisation d’un album ?
Marc : Presque un an. Nous devons remettre une planche par semaine à Spirou. On essaye d’avoir un peu d’avance, mais c’est rarement le cas.
Maryse : Nous démarrons chaque album en ayant l’idée de la fin, et parfois la publication dans Spirou nous joue des tours, car elle nous empêche de revenir en arrière. En effet, pour parvenir à notre fin, nous plaçons nos indices en cours de route. Mais à chaque tome, vers la page 30, nous remettons tout en question. Par exemple, dans le tome 3, Karine devait finir par embrasser le beau prof de sport Dieudonné. Quand nous l’avons vu dessiné, nous avons réalisé qu’il était beaucoup trop musclé et trop vieux pour Karine. Mais impossible de mettre un erratum dans Spirou pour expliquer qu’en fait, Dieudonné aurait dû être plus jeune et fin. Alors nous avons imaginé une autre chute tout en raccrochant les morceaux. Nous aimons bien remettre en cause la mécanique construite afin de nous stimuler et nous permettre de créer de nouveaux gags.

nombrils_psicine.jpg

À l’origine, vous destiniez cette série aux garçons…
Marc : Ce qui prouve que nous ne sommes pas doués en marketing ! En fait, la série a d’abord été publiée dans le journal canadien Safarire, destiné aux garçons. À cette époque-là, le ton des Nombrils était plus trash. Le dépressif était par exemple surnommé « le suicidaire ».
Maryse : Il est rassurant de voir que notre public est aussi composé d’adolescents. Cela prouve que l’on peut avoir de l’auto-dérision à cet âge. Je pense qu’ils apprécient le fait que l’on ne parle pas uniquement des grandes joies de l’adolescence, mais que l’on aborde aussi les moments de détresse.

Pourquoi aborder l’adolescence en particulier ?
Maryse : C’est une période où l’on vit chaque chose avec beaucoup d’intensité, et qui est donc parfaite pour une série d’humour. Et puis le lycée représente un microcosme très intéressant où chacun prend position par rapport aux autres. Nous aimons bien aussi pouvoir montrer, parmi les figurants, un personnage utilisé dans les tomes précédents. Dans un lycée, il est logique de revoir des têtes connues. J’écris des romans pour enfants et adolescents et, à l’origine, Les Nombrils devaient être un roman. Mais, en discutant avec Marc, nous nous sommes aperçus que l’histoire de ces deux garces fonctionnait mieux du point de vue de l’humour que du drame, et qu’elle serait meilleure sous forme de bande dessinée. Nous voulions travailler ensemble depuis longtemps et, parmi les projets très différents que nous avions,  celui des Nombrils s’est avéré être le bon. Nous sommes donc tombés dans la BD d’humour par hasard.
Marc : Mais Les Nombrils ne sont pas qu’une série d’humour. Souvent, les BD humoristiques jouent avec une unique émotion : le rire. Nous voulions au contraire mettre en scène la tristesse, le rejet, pour rendre nos personnages plus intéressants. Quand on a présenté la série pour la première fois, on se demandait encore si l’on devait faire gagner Karine de temps en temps. Alors qu’il est évident qu’elle devient beaucoup plus attachante en sortant de son rôle de souffre-douleur.

Comment fut le lycée pour vous ?
Marc : Une horreur ! À l’époque, la pommade Acné Miracle [©Les Nombrils] n’existait pas…

Propos recueillis par Allison Reber

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nombrils-couv.jpgLes Nombrils #4.
Par Marc Delaf et Maryse Dubuc.
Dupuis, le 18 septembre 2009, 9,45 €.

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Le site des Nombrils, avec des jeux – dont un utilisant la pommade Acné Miracle !

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Commentaires

  1. Anna Briom

    Bonjour,
    Depuis que Les Nombrils existent,je n’ai pas ratè un album!!!!!
    J’adore!!!!!!!Et j’espere qu’il y en aura un cinquieme plus tard…
    Merci et gros bizzzzzou a tous et aussi a Jenny Vicky et karine-hihi–lol–mdr–:(

    Anna Briom,futur journaliste et deja fan des Nombrils:(

  2. Anna Briom

    Bonjour,
    Depuis que Les Nombrils existent,je n’ai pas ratè un album!!!!!
    J’adore!!!!!!!Et j’espere qu’il y en aura un cinquieme plus tard…
    Merci et gros bizzzzzou a tous et aussi a Jenny Vicky et karine-hihi–lol–mdr–:(

    Anna Briom,futur journaliste et deja fan des Nombrils:(

  3. mimi123

    j’adorerai si vous metiez un 6eme plus tard merci

  4. mimi123

    j’adorerai si vous metiez un 6eme plus tard merci

  5. Fans en délire

    Bonjour!
    Je voulais vous apporter toute mon admiration, à moi mais aussi celles de mes soeurs ! Nous sommes abonné au journal Spirou et nous nous battons presque pour celle qui le lira en premier… Nous adorons votre série, on adore votre humour sarcastique, caustique et presque apocalyptique! Bref, on vous adore :)
    Faites que votre talent et cette série ne s’arrête jamais!
    Avec beaucoup d’admiration …

  6. Fans en délire

    Bonjour!
    Je voulais vous apporter toute mon admiration, à moi mais aussi celles de mes soeurs ! Nous sommes abonné au journal Spirou et nous nous battons presque pour celle qui le lira en premier… Nous adorons votre série, on adore votre humour sarcastique, caustique et presque apocalyptique! Bref, on vous adore :)
    Faites que votre talent et cette série ne s’arrête jamais!
    Avec beaucoup d’admiration …

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