Les Rivières du passé #1
D’un côté, le Paris d’aujourd’hui et des voleurs de trésors antiques, option égyptologie. De l’autre, un Paris parallèle, toujours moyenâgeux au XXIe siècle et en proie à une invasion de monstres. Entre les deux, une porte. Et des femmes habiles, puissantes et pleines de secret, et des hommes avides de sang et de pouvoir.
Il est des bandes dessinées qui laisse une drôle d’impression une fois refermées. Un sentiment d’incompréhension mêlé d’envie d’en savoir plus, et qui, à bien y réfléchir, se résume rapidement en une sensation de gâchis. Car le scénario à tiroirs ésotériques de Stephen Desberg (Le Lion de Judah, S.O.S. Bonheur saison 2, Jack Wolfgang…) est si bizarrement alambiqué qu’il semble cacher sous ses artifices (mondes parallèles, passé mystérieux, double voix-off…) une intrigue assez bateau, quelque part entre la chasse au trésor et le récit d’horreur. Faire tourner la tête du lecteur, l’enivrer d’idées brillantes et inhabituelles, voilà qui serait excitant. Mais complexifier une histoire finalement téléphonée tient davantage du cache-misère – car, comme il s’agit là d’un diptyque et non d’une saga, la complexité va vite se liquéfier vers une résolution. L’autre déception vient du dessin de Yannick Corboz (Brigade Verhoeven, L’Assassin qu’elle mérite). Pourtant, l’artiste possède un coup de crayon hyper séduisant, ce que rappellent ici nombre de planches. Mais il adopte parfois un trait lâché qui, s’il permet des cases pleines de mouvement et d’énergie, en bâcle carrément d’autres qui semblent abandonnés à l’état de crayonnés. Et sa mise en couleur aquarellée est souvent trop présente et trop lourde dans ses nombreuses scènes d’action, étouffant l’ensemble.
Ce premier tome est donc une grosse déception, compte tenu de ses promesses. Car en faisant un peu plus simple, les auteurs auraient sans doute davantage envoûté leurs lecteurs…
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Critique bien trop sévère… Je trouve la note et la critique disproportionnées par rapport à la qualité de cette BD. Pour l’avoir lue, je trouve que c’est une des meilleures de l’année. Le critique n’aime ni le dessin ni le scénario: Chacun ses gouts. Le dessin de Corboz est original, comme du crayonné jeté, puis encré: le dessin est fluide, très dynamique. Les couleurs sont parfaites. Je n’ai pas eu de sensation de « baclé » ou « abandonné », termes que je trouve ici excessifs. C’est le style du dessinateur qui est comme ca et, personnellement, je trouve que c’est un des meilleurs dessinateurs actuels. Comparé à la plupart des « romans graphiques » ou le dessin est vraiment… pourri et ne sert que de support à l’histoire, on a ici du vrai dessin.
Pour le scénario, meme impression de critique qui détruit un peu excessivement… 5 personnages et deux mondes parallèles: ca va! Ca se comprend. Je n’ai pas trouvé le scénario « téléphoné » et je serai content de lire la suite.
Habituellement, je suis assez d’accord avec les critiques de B.Roure mais pas la. Et je crois que ce serait dommage que cette BD ne trouve pas ses lecteurs suite à ce texte.
Par rapport à cette critique, si vous cherchez un dessin plus propre et un scénario plus accessible, je recommande au critique la série « Les Schtroumpfs »: c’est toujours impeccable, indémodable!
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