« Les gens sont fous, les temps sont flous », chantait Jacques Dutronc. Terreur (anciennement Terreur Graphique) – Ces gens-là, Le Pouvoir de la satire… – reprend une partie du titre de la chanson pour compiler deux ans d’actualités passées au vitriol. Macron n’est pas président et Hillary va gagner, c’est sûr ! L’auteur sélectionne les planches les plus incisives de son blog tenu en 2017-2018 pour le journal Libération. Et tout le monde y passe : l’auteur croque les travers de ses contemporains, surtout le petit monde urbain (pour ne pas dire parisien) empli de bobos, hipsters, fans de trottinettes, et autres caractères prêts à donner leur avis sur tout, et surtout sur rien !

Si l’humour est incisif dans la droite ligne des Bretécher ou Wolinski, maîtres revendiqués et assumés, on tourne un peu en rond et on peut craindre l’ennui. La redondance a cependant cet avantage qu’une ambiance naît et qu’une cohérence émerge de l’ensemble de ces planches. Jamais vraiment méchant, plutôt tendre et caustique, Terreur caricature, et dans le trait et dans le texte, les hommes et les femmes de son siècle. Les références à l’actualité – politique ou culturelle – passent, mais l’ambiance portée par les inconnus restent.