L’Homme qui courait après sa chance
La guigne, la poisse, la loose. Totale. Renard dans le poulailler, corneilles dans le potager, boue sur le costume du dimanche pour draguer… Ce jeune fermier accumule les tuiles (en plus de celles qui lui tombent sur le crâne) et il en marre. Sur les bons tuyaux d’un escargot, il part donc interroger Celui-qui-sait-tout en haut de la montagne, qui saura forcément lui dire comment récupérer une once de chance…
Après Monkey Bizness et Carnet de santé foireuse, Pozla fait une incursion réussie dans le rayon jeunesse, en adaptant un conte classique sur la recherche du bonheur. Avec son trait tout en élasticité et en vivacité, il brosse un anti-héros au départ attachant, puis vite énervant, qui finit par passer à côté de sa chance alors qu’elle lui tend les bras. L’ironie est délicieuse, mais c’est surtout la mise en scène qui fait mouche ici, portant la trame linéaire et attendue du conte vers des sommets d’humour et de légèreté. Et le très grand format de la collection Les Enfants gâtés de Delcourt joue dans ce plaisir des yeux, qui naviguent sans effort dans cette balade forestière cocasse, qu’on pourra lire et relire avec ses rejetons sans rechigner. Quelle chance !
Publiez un commentaire