Locke & Key #4
Dans un format désormais cartonné (et aussi bien plus onéreux…), les sombres mésaventures de la fratrie Locke continuent, et vont prendre un tour tragique. Le petit Bode fait toujours des trouvailles de clés aux pouvoirs suprenants; Kinsey joue à la détective, mais peine à regarder dans toutes les bonnes directions en même temps; et Tyler essaie de protéger tout le monde de l’ombre de La Dame en noir, mais ce n’est pas une sinécure…
Au fil des volumes, Locke & Key prend une ampleur et une profondeur étonnantes. On n’est plus simplement dans une série fantastique à tendance sanguinolente, mais bien dans une bande dessinée unique en son genre. Car Joe Hill a su mêler, dans une savante alchimie, fable gothique et mélodrame adolescent, fantaisie noire et hommage aux rêves d’enfant. Et le dessin de Gabriel Rodriguez, qui pouvait paraître un peu monolithique au début, est en réalité au diapason de cette oeuvre, souple, inventif, multiforme.Les deux auteurs semblent ainsi s’en donner à coeur joie, comme dans ce premier chapitre entièrement réalisé en strips, en hommage au Calvin & Hobbes de Bill Watterson. Ou dans ce final horrifique, ultra-violent et terriblement angoissant, où les auteurs jouent sur tout le registre des sensations (goût du sucre et odeur du sang, silence et musique).
Jamais là où on l’attend et imaginative à chaque page qui se tourne, Locke & Key est une oeuvre hors du commun. Et qui peut séduire au-delà des accros aux comics, tous les amateurs d’expériences de lecture rares.
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