Par Beb Zanat, Patrick Cothias et Patrice Ordas. Bamboo/Grand Angle, 13,50 €, mai 2011.

Alors qu’Hitler assoit son pouvoir sur l’Allemagne et l’Europe, le professeur Ixks ne peut que regretter d’avoir sauvé ce petit moustachu hargneux des gaz des tranchées lors de la Première Guerre mondiale. Il voit ses proches, universitaires et étudiants, surveillés et traqués, les juifs arrêtés, les tziganes décimés. Et, comble de malheur, il est contraint de participer à un projet stupéfiant du führer : partir à la recherche des racines mythiques du peuple aryen…

Nazisme et ésotérisme ont souvent fait bon ménage dans la fiction, et c’est dans ce sillon que s’inscrit cette trilogie. Hélas, tout dans cet album sonne faux. Les personnages d’abord: du professeur possédant le don double-vue à la mercenaire tibétaine à la solde des nazis, on n’y croit pas une seconde surtout dans un environnement qui ne tend pas à la parodie. La construction du récit ensuite: les scénaristes ont opté pour un curieux parti-pris réaliste, montrant en détails la moindre action, le plus simple déplacement d’un point à un autre, les gestes anodins (on voit même le héros uriner, franchement…). Faute d’ellipses et d’énergie, ce premier tome se traîne en longueur jusqu’à l’explication finale du projet ésotérique d’Hitler, qui ne peut alors que prêter à rire. Sauf qu’on s’est déjà endormi ou terriblement exaspéré avant.

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