Par Bruno Rocco, Sophie Ricaume et Damien Perez. Delcourt, 14,20 €, le 11 janvier 2012.

Inspiré par le moine fou Savonarole, l’habile Machiavel compte bien s’infiltrer dans les lieux du pouvoir florentin. Il devient ainsi un Veilleur, soldat d’une confrérie secrète censée éviter le retour d’une nouvelle Babel, et reçoit pour mission d’espionner les puissants pour le compte d’un triumvirat souterrain. Tout en conservant le fameux registre des Veilleurs, qui contient le mystère des Signes…

Sophie Ricaume et Damien Perez ont eu, au départ, une bonne idée : réécrire l’histoire de l’Occident en imaginant qu’un groupuscule secret tire les ficelles, et que quelques figures célèbres (Nostradamus, Charlotte Corday, Albert Einstein…) se retrouvent emportées par ce tourbillon. Hélas, avec ce deuxième tome, cette série prévue en six volumes confirme que la mayonnaise ne prend pas. Après un premier opus grandiloquent consacré au peintre Jerome Bosh, les auteurs s’intéressent au génie politique Machiavel, qui se trouve là être présomptueux, lubrique et vulgaire. Très bavarde, car portée par une voix-off omniprésente, l’intrigue n’avance que fort lentement, avant de s’emballer dans une accélération confuse et peu crédible. Qui trompe qui? Dans quel but? Tout ici est bancal et finalement peu intéressant, car l’ennui prend vite l’ascendant sur la curiosité. Et le dessin classique de Bruno Rocco (Jean-Jacques) ne suffit pas à séduire, ses quelques distorsions anatomiques (comme les étranges proportions des enfants) étant même franchement désagréables.

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