Lucy Loyd’s Nightmare
Lucy Loyd imagine des récits horrifiques à succès plein de sang et d’humour, qui mettent à mal l’innocence de façade des petits pavillons américains proprets. Mais qui est-elle vraiment? Et comment parvient-elle à jouer avec ses personnages de la sorte?
Avec sa jaquette noire flippante, sa quatrième de couverture tordante et son histoire-puzzle en forme de vertigineuse mise en abyme, Lucy Loyd’s Nightmare est un comics pas comme les autres. Et pour cause, ce n’est pas vraiment un comics, dans le sens où il n’a probablement pas été fomenté outre-Atlantique. En effet, la délicieuse supercherie s’effondre très vite : les auteurs Mike Robb et Lucy Loyd n’existent pas. Et c’est là la cerise sur le gâteau d’un bel album hommage aux nouvelles horrifiques de EC Comics et des Contes de la crypte, où l’on frémit de rire et l’on éclate de peur, et inversement, à chaque chute d’historiette. Avec un sens du découpage aigu et un graphisme « à l’américaine » impeccable, ce livre-canular procure un vrai plaisir de lecture pour peu qu’on ne soit pas allergique aux scénarios tordus et aux gerbes d’hémoglobine. Mais qui sont les auteurs de cette farce sanguinolente, de ce labyrinthe jouissif dont on n’aimerait jamais trouver la sortie? David Chauvel est crédité comme ayant dirigé l’album, il pourrait même l’avoir écrit. À moins que ce ne soit Herik Hanna, qui a montré son talent de comics-writer sur Bad Ass. Et au dessin, on pourrait penser à Denys (La Grande Évasion – Fatman, 7 survivants…)… Mais qu’importe, le résultat est tout simplement savoureux.
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