Lutin Spirix
Lutin Spirix. Sous ce nom d’ecstasy bon marché se cache un personnage-puzzle, une expérience foireuse qui se serait échappée de son laboratoire, un clone-hybride raté des grands héros de la bande dessinée franco-belge. Additionnez Lucky Luke, Tintin, Spirou et Astérix, et vous obtenez ce petit héros improbable, affublé d’un chapeau de cow-boy rouge comme le calot d’un groom, surplombant une houppette jaune et des moustaches gauloises comme on en fait plus. Et comme cette quadruple condition de héros d’un autre âge a de quoi vous rendre psychotique, Lutin Spirix compte parmi ses qualités premières: la paresse, l’alcool, un racisme ordinaire… Sans oublier une bêtise crasse et un goût sincère pour l’aventure !
Il fallait oser, B-Gnet (Pères indignes, Taches) l’a fait. Au fil de courts gags de quelques planches, l’auteur détourne l’univers des quatre grandes séries de la « franco-belgie » dans des histoires pleines de non-sense et de blagues potaches. Il les truffe de références à ses inspiratrices, en détournant décors, thèmes et personnages secondaires avec de gros sabots mais un savoureux sens comique. Ce n’est pas très fin, mais ça déclenche l’hilarité plus que de coutume dans un tel recueil de gags. Et dans un registre parfois acide qui fait du bien. Les amateurs de la ligne claire et de l’école de Marcinelle – enfin, ceux capables d’auto-dérision – auront largement de quoi s’esclaffer, jusqu’à la délicieuse quatrième de couverture détournant le reste de la galaxie de la BD à papa.
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