Lyon BD 2018 : amour, réfugiés et art contemporain
Difficile de résumer en trois mots le programme de la 13e édition de Lyon BD, dont BoDoï est partenaire. Car le festival lyonnais, qui se tient ces 9 et 10 juin, mais aussi bien au-delà, cultive l’art de regarder tous azimuts et de vouloir se démarquer.
En effet, même pour le prix qu’il décerne depuis l’an dernier, Lyon BD ne fait pas comme les autres. Ainsi, le Prix Hors Cases récompense une initiative contribuant à « décloisonner » la bande dessinée, qui se doit d’être ouverte sur le monde et en prise avec son époque. Après avoir récompensé la revue Topo, Lyon BD et ses partenaires distinguent cette année l’association The Ink Link, qui accompagne les ONG et institutions à but non lucratif dans leur démarche de création. The Ink Link propose des idées et des auteurs pour mieux communiquer sur la vie et l’activité de ces ONG, par l’intermédiaire du dessin. Par exemple, en décembre dernier, Aurélie Neyret a accompagné MSF dans une maternité d’Afghanistan, pour réaliser une bande dessinée racontant le quotidien de ce lieu et de ses patientes. Lancé par Wilfrid Lupano, Mayana Itoiz et Laure Garancher, le projet compte aujourd’hui dans son réseau des artistes commme Jérémie Moreau, Jean Dytar ou Fabien Toulmé.
Ouvert sur le monde et ses problématiques les plus dures, Lyon BD installe dans la galerie des Terreaux une exposition autour du projet Réfugiés mené par Arte, qui avait emmené écrivains, cinéastes, photographes et auteurs de bandes dessinées dans des camps de réfugiés autour du monde. Nicolas Wild était par exemple parti au Népal. Pour Lyon BD, la dessinatrice Lucie Castel (Voyages en Égypte et en Nubie de Giambatista Belzoni) est allée à Calais, complétant le dispositif construit par Arte. C’est son travail et celui des autres « reporters » qui est montré dans cet espace du centre-ville de Lyon, juste en face de l’Hôtel de ville, que dirigeait il y a encore un an Gérard Collomb, actuel ministre de l’Intérieur et tenant d’une ligne plutôt dure envers les migrants.
Autres auteures (ou autrices, comme vous voulez) mises en avant : Pénélope Bagieu, qui signe la chouette affiche, expose ses Culottées ; Virginie Augustin (Monsieur désire?, 40 éléphants…) est au centre de l’hommage des étudiants de l’ENAAI ; la jeune Sara Quod, accompagnée du scénariste JC Deveney, relit Ovide au milieu des collections gallo-romaines du musée Lugdunum ; et Julie Rocheleau s’expose au Musée d’art contemporain de Lyon, après une résidence.
Au Musée d’art contemporain, on pourra d’ailleurs croiser des auteurs chargés de réinterpréter en bande dessinée, et en direct, une oeuvre du musée. Côté performance et spectacle, on pourra aussi assister à des concerts illustrés par Enrico Marini (Batman) ou Benjamin Flao (qui est exposé au Musée de l’Automobile), à des lectures de BD à voix haute, ou à une version théâtre de rue d’Imbroglios de Lewis Trondheim.
Ajoutez à cela des stands, un espace jeunesse avec des ateliers et activités, l’exposition Hugo Pratt au Musée des Confluences, de nombreuses autres expositions (Tchô, la BD libanaise, etc.) et rencontres, et vous ne devriez pas vous ennuyer à Lyon cette fin de semaine.
Toutes les infos sur le site de Lyon BD.
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