Madeleine, une femme libre
La Seconde Guerre mondiale a déjà été abondamment racontée, mais ici les auteurs prennent un point de vue singulier : celui d’une femme qui traverse l’époque en essayant d’affirmer son indépendance. Madeleine est la fille d’un bourgeois mort au champ d’honneur lors de la Première Guerre. Élevée par une mère bohème, elle est une petite fille au caractère bien trempé qui, à la question « Que feras-tu quand tu seras grande? », répond sûre d’elle : « Je serai moi ». Son destin bascule lorsque la maison cossue est occupée par les Allemands. Sa détermination et ses choix de femme forte la conduiront jusqu’à fuir en Amérique du Sud.
La trame historique sert ici à raconter le destin d’une femme volontaire, décidée à être elle-même dans un monde où c’est votre mariage qui vous confère un statut. À la fois maîtresse, mère, femme de caractère et amoureuse, le personnage de Madeleine est d’une grande justesse, absolument crédible, notamment par les contradictions qui la traversent. La vie de Madeleine est troublée par ses différentes amours qui la conduiront à abandonner son enfant, à franchir les Pyrénées à pied, à s’affirmer encore et toujours.
Ce beau portrait de femme, porté par un dessin naïf aux couleurs tranchées de Soren Mosdal (Rock world, Erik le Rouge) et une narration au souffle romanesque, vous emportera aussi sûrement qu’un bon coup de mistral.
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