Manifest Destiny #1
Et si Lewis et Clark, légendaires explorateurs qui donnèrent leur nom à la fameuse expédition (1804-1806) initiée par le président Jefferson pour cartographier l’Amérique, s’étaient en chemin retrouvés confrontés à une faune et une flore VRAIMENT jamais répertoriées jusque-là ? Dans Manifest Destiny, série publiée à l’origine chez Skybound (le label de Robert « The Walking Dead » Kirkman au sein d’Image) et traduite par Delcourt, c’est l’idée un peu folle avec laquelle joue le scénariste Chris Dingess. À la tête d’une garnison de militaires et de repris de justice, Lewis, le brun porté sur les sciences, et Clarke, l’officier blond attaché à la discipline, vont, en tentant de rallier la côte ouest du continent, croiser plus que quelques variétés inédites de hérons et des guerriers sioux. La tension monte à mesure des découvertes de cette petite troupe, consignées par Lewis dans son journal. Jusqu’à la sidérante première rencontre avec un monstre belliqueux.
La sage reconstitution bascule alors dans le récit horrifique, riche en scènes d’action frénétiques et en éruptions de violence. Sans autre ambition que de proposer une relecture musclée d’une page fondatrice de l’histoire des États-Unis, Manifest Destiny s’amuse de réimaginer façon Predator des événements réels rapportés par le vrai Lewis. On retrouve même la célèbre indienne Shoshone Sacagawea, qui joua les guides et les interprètes dans la réalité, et que Dingess revisite sous les traits d’une super-combattante badass.
Le côté expédition donne du rythme à une intrigue qui va toujours de l’avant. Dingess vient des séries télé (il a été scénariste sur Medium et producteur sur Being Human, entre autres) et sait ménager ses coups de théâtre. Même si certaines péripéties sont très convenues à l’image de toute la partie autour des simili-zombies rencontrés en cours de route (pour faire plaisir au patron Kirkman ?), on ne s’ennuie jamais et Matthew Roberts par son dessin nerveux et précis à la fois, donne à cette Amérique fantasmée et sauvage une spectaculaire profondeur. Pour un peu, on serait presque prêt à croire que le récit de l’expédition Lewis et Clark que tout le monde connaît n’est qu’un vulgaire faux et qu’en vrai, en 1804, ses deux héros tombèrent vraiment sur des plantes carnivores géantes…
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