Mausart
À la cour de Vienne, c’est le grand Salieri qui bat la mesure. Musicien officiel de la Couronne, ce grand loup n’a qu’une chose plus grande que le talent : l’orgueil. Pourtant, il y a meilleur que lui. Plus petit, mais bien plus inspiré. Une souris prénommée Wolfgang, qui vit avec sa famille, les Mausart, à l’intérieur même du piano de Salieri ! Un jour, Wolfgang se met à virevolter sur le clavier et l’éblouissante mélodie arrive aux oreilles du roi, qui demande qu’on lui rejoue cet air le soir-même ! Et le loup va devoir composer, enfin s’entendre, avec la souris…
Parfois, les idées tiennent à pas grand-chose. Le nom « maus », souris en allemand, et sa consonance proche de « Mozart » : et hop! une fantaisie musicale avec des souris à l’époque d’Amadeus ! Mais sous le pinceau de Gradimir Smudja (Le Cabaret des muses, Au fil de l’art...), la plus petite idée visuelle devient une fresque enchantée. Ses planches soignées à l’extrême sont chargées, sans doute un peu trop pour les plus jeunes lecteurs, mais lumineuses et pleines d’énergie. Dorures, tapisseries, drapés, perruques poudrées prennent vie dans ses cases aux cadrages destinés à en mettre plein les yeux : décors impressionnants, gros plans hyper expressifs (le roi-oie est un régal désopilant, les souris sont hyper mignonnes) offrent une lecture emballante autour d’une histoire somme toute fort simple. Si Mausart ravit les oreilles, Smudja enchante le regard, et le cahier graphique en fin d’album vient montrer aux enfants comme aux grands que le dessin, c’est une gymnastique quotidienne et que les planches abouties qui composent le livre viennent d’un lent et minutieux travail de recherche. Bravo maestro !
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