Mauvais Monstre #1
Éloïse a 14 ans et elle attend que son monstre arrive : car à l’adolescence, chacun(e) voit son oeuf personnel éclore et en sortir un petit monstre rien qu’à soi, qui l’accompagnera partout. Et, évidemment, plus la bestiole est mignonne, originale ou jouissant de pouvoirs utiles, plus la cote de popularité de son ado propriétaire augmentera au collège. Hélas, pas de chance : déjà qu’Éloïse était exclue du groupe des gens cool de sa classe, elle se voit dotée d’un monstre très moche et grande gueule, catégorisé dans la rare et sulfureuse famille des « mauvais monstres ». Pourra-t-elle le cacher aux autres ? Pourra-t-elle le rendre plus avenant ?
Métaphore de la puberté et des soucis qui vont avec, en même temps qu’un clin d’oeil aux « daemons » vus notamment dans la saga À la croisée des mondes, les petits monstres des jeunes héros de cette nouvelle série pourraient lui offrir un potentiel narratif large : entre comédie teenage et conte fantastique, la palette des possibilités est importante, et Enzo Berkati tente d’avancer sur les deux genres avec une sincère énergie. Hélas, il accumule les séquences caricaturales (le harcèlement de sortie d’école, les moqueries des populaires contre les geeks…) et la seule surprise dans son intrigue tient dans l’évolution maladroite d’un personnage. Jusqu’à un final grandiloquent qui fait oublier toute l’ambiance comédie du début, et laisse un goût étrange une fois l’album refermé. Côté dessin, c’est aussi une franche déception, avec des grossières erreurs de proportion entre personnages et décors, et un style cartoon pas abouti dans l’expression des émotions. Terriblement décevant, Mauvais Monstre est, jusqu’ici, une mauvaise pioche.
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