Merel
Merel, quadra célibataire et sans enfant, vit dans une petite maison à la campagne, entourée de ses canards. Elle a un copain, mais n’en demande pas plus. Et une bande de potes qu’elle retrouve au café pour boire des demis, ou au bord du terrain de foot le week-end, car elle couvre les matches pour un journal local. Entière, franche, libre, elle suscite des jalousies auprès de quelques épouses mal dans leur peau et dans leur couple. Les rumeurs d’adultère sont vite lancées, et les gamins oisifs qui zonent n’attendaient que ça pour trouver une victime idéale à leur bêtise.
Pour lancer la collection Les Ondes Marcinelle, qui publieront des fictions souvent signées de jeunes auteurs, dans une veine littéraire, les éditions Dupuis proposent un ouvrage tout en sensibilité, imaginé par la jeune Bruxelloise Clara Lodewick. Pour un premier livre, elle fait preuve d’une grande maturité, tant graphique que narrative. Ses personnages sont bien incarnés, son décor rural crédible, et l’enjeu de chaque séquence est toujours bien posé. On s’attache ainsi très vite à ces protagonistes souvent fragiles et maladroits, qui nous ressemblent tant. Dans un style graphique et de comédie humaine quelque part entre Bruno Heitz (J’ai pas tué De Gaulle, C’est pas du polar…) et Camille Jourdy (Rosalie Blum, Juliette, Les Vermeilles…), qui demande encore à s’affiner et à s’affirmer, Clara Lodewick offre une immersion réussie dans un milieu peu dépeint, tout en refusant le recours au genre, au rebondissement ou au spectaculaire pour doper l’intérêt. Une belle découverte et la meilleure manière d’ouvrir une nouvelle collection.
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