Mini-Maîtresse #1
Et si c’était ENFIN un enfant qui faisait classe aux adultes ? Pour leur enseigner la vie à hauteur de tabouret, trouver des rimes à caca boudin, des solutions pour ne pas apprendre ses tables de multiplications, élever des araignées et s’entraîner à la meilleure grimace pour selfie. Ah, ce serait le rêve, non?
Vus dans les magazines du groupe Bayard Manon et Toboggan, les gags de Mini-Maîtresse sont compilés ici en album, et l’accumulation ne gâche pas le plaisir. Bien au contraire. Car à partir du postulat basique de l’inversion des rôles enfant/adulte, Guillaume Bianco pousse l’idée très loin, en exploitant le volet domination de la relation maître et élève. Attention, on ne parle pas ici de pratiques SM, on reste dans une BD accessible dès 6 ans ! Mais le créateur de Billy Brouillard semble prendre un malin plaisir à voir sa petite instit’ martyriser ses adultes d’élèves quand ils dessinent trop bien les araignées, ou les humilier quand ils veulent les faire les malins en racontant que la Lune n’est pas du tout constituée de gruyère. Les gags sont concis – quatre cases, parfois huit – et c’est donc l’absurde qui règne dans cette salle de classe tenue par cette gamine aux flippants yeux globuleux – on croise même le Père Noël, qui existe évidemment, n’allez pas dire le contraire, vous serez punis. La réussite de la série tient d’ailleurs aussi beaucoup au dessin de Lucie Bryon (Les Enquêtes des enfants capables), à la fois mignon et bizarre, sur un fil entre la classique rondeur enfantine et une ligne indé délicieusement grimaçante. De quoi faire hurler de rire les petits comme les grands, l’effet de miroir inversé fonctionnant dans les deux sens.
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