« Moi, ce que j’aime, c’est les monstres », Grand Prix de la critique ACBD 2019
L’Association des journalistes et critiques de bande dessinée ont couronné Moi, ce que j’aime, c’est les monstres, d’Emil Ferris, du Grand Prix de la critique ACBD 2019.
Moi, ce que j’aime, c’est les monstres a donc été choisi par les membres de l’ACBD au sein de la production 2018, et a devancé cette année quatre excellents finalistes : L’Âge d’or, Malaterre, Courtes distances et Servir le peuple. Il succède au palmarès à La Terre des fils de Gipi.
Joli coup pour la petite maison d’édition, spécialisée jusqu’ici en littérature, Monsieur Toussaint Louverture. Après avoir publié l’excellent Du sang sur les mains de Matt Kindt, elle a été la plus prompte et la plus audacieuse pour proposer une version française du colossal roman graphique de l’Américaine Emil Ferris. Le premier tome de Moi, ce que j’aime, c’est les monstres se présente comme le journal d’une gamine du Chicago des années 1960, angoissée et rêveuse, passionnée par les histoires d’horreur, et qui s’imagine comme un loup-garou. Vivant avec une mère étrange et un grand-frère séducteur mais protecteur, elle développe un monde intérieur bouillonnant, déformant le réel à l’aune de son imagination torturée. Alors, quand la belle et sombre voisine du dessus vient à mourir, elle enquête sur cette disparition soudaine et met au jour quelques secrets…
Avec un style foisonnant, un graphisme fouillé, entre journal intime, portraits ultra réalistes et divagations visuelles, loin des canons de la bande dessinée traditionnelle et même des codes du roman graphique en vogue ces dernières années, Emil Ferris impressionne au fil de ces quelque 400 pages. Un ouvrage hors du commun, qui a séduit l’ACBD, mais aussi la rédaction de BoDoï qui l’a placé en tête de ses BD préférées de 2018. Incontournable, donc, et en lice pour le prochain Festival d’Angoulême, tout comme la plupart des finalistes du Grand Prix de la critique d’ailleurs.
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