Mon coeur pédale
Alors que ses parents sont partis en amoureux de l’autre côté de l’Atlantique pour visiter l’Europe, Simon, un adolescent québécois, s’apprête à passer un mois entier en compagnie de sa tante Chantal, une séduisante jeune femme dynamique et charismatique qu’il admire et affectionne particulièrement. Entre eux, il existe une réelle complicité. Soirées devant la télé, après-midi séries, performances vocales autour de la piscine ou encore promenades cheveux au vent en décapotable, au fil des jours, Simon se sent pousser des ailes et prend confiance en lui. Mais cette petite bulle de bonheur va subitement éclater avec l’arrivée de David, un jeune homme fort charmant, aux allures de David Hasselhoff, qui semble ne pas être insensible au charme de Chantal. Pour Simon, cela résonne comme une trahison. Le jeune adolescent va vite redescendre de son petit nuage et faire face à ses premières désillusions et peines de coeur.
Les éditions La Pastèque se font décidément une spécialité des romans graphiques qui touchent aux thèmes assez universels de l’adolescence et de la construction de soi. Dans la lignée de Jane, le renard et moi et de Louis parmi les spectres, Mon coeur pédale propose à son tour de partager l’intimité d’un jeune garçon qui entre dans le monde des adultes en toute innocence, le coeur gonflé d’espoirs et la tête remplie de doutes et de peurs. C’est encore une fois une belle réussite. L’écriture de Simon Boulerie est savoureuse et funambulesque. Il réussit à aborder des sujets assez pesants tout en conservant une certaine légèreté dans son récit. Entre les tournures de phrases atypiques et les expressions « locales », on ne peut s’empêcher de laisser trotter dans sa tête un petit accent québécois en parcourant cet album. Dans les images d’Émilie Leduc, on perçoit nettement l’influence d’Isabelle Arsenault. Ce récit intimiste est porté par une ambiance vaporeuse où s’expriment harmonieusement des dessins traités au fusain, soutenus par des touches de couleurs vives. Les nombreux gros plans qui se concentrent sur les visages et le découpage serré créent une réelle proximité entre le lecteur et les personnages. Pour son premier livre, cette jeune auteur fait preuve d’une belle maîtrise narrative et graphique.
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