Moonshine #2
Mordu par une terrifiante créature, Lou Pirlo est désormais infecté. La pire des malédictions. Comme recevoir un baiser du diable ! Le voilà dans un bagne, séparé de son ami Dalia. Ailleurs, Joe Masseria tente de mettre la main sur le trafic d’alcool alors que du côté de la famille d’Hiram Holt, le contrebandier, la bête est de sortie la nuit…
Suite de la nouvelle série du duo de choc Brian Azzarello/Eduardo Risso, Moonshine. Un bon vieux récit de gangsters pendant la Prohibition, avec ses règlements de compte, ses Cadillac Town Sedan et ses ritals en costards. Mais pas seulement, et c’est là que ça devient intéressant. Le duo vadrouille sur le chemin du thriller avant de bifurquer vers l’horreur fantastique. Pourquoi pas, surtout quand la narration offre autant de maîtrise. Lou, mordu, n’est plus le même homme, prêt à terrifier la terre entière, y compris lui-même. Prêt aussi à renaître des ténèbres. Ailleurs c’est un cappo un peu fou qui a une revanche à prendre. Mais cette histoire ne serait rien sans le charme vénéneux de la splendide Tempest, une mère autoritaire et une histoire familiale trouble, origine de toutes les malédictions. Comme ce loup-garou vorace, diable qui s’amuse et s’engraisse. Sans oublier de bonnes lampées de sang, tout en retenue. C’est dense, intrigant, bien fichu et splendide, tant Eduardo Risso maîtrise son sujet, pas loin de Mike Mignola, comme aux grandes heures de 100 Bullets : pénombre, clairs-obscurs de toute beauté, tronches de dépravés ou regards profonds et menaçants… Tout est réuni pour porter à son comble une dramaturgie envoûtante mais effrayante, avec son lot de sacrifiés et de maudits. À l’image de cette dernière planche, crépuscule d’un moribond…
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