Par Bengal et Jean David Morvan. Dargaud, 13,50 €, le 17 avril 2009.

On avait quitté Naja – tueuse professionnelle portant le nom d’un serpent – au Japon, alors qu’elle s’était fixée pour mission d’éliminer le chef (nommé Zéro) de l’organisation criminelle dont elle est elle-même numéro 3. On la retrouve en Suisse, au bord du lac Léman, cette fois aux trousses du numéro 2. Toujours aussi belle, toujours aussi fatale et plus que jamais amoureuse de l’insaisissable « Il », seul homme capable de faire vibrer son corps pourtant insensible à la douleur.

D’où vient Naja, pour qui travaille-t-elle et qui veut sa peau ? La tension monte et les mystères s’épaississent dans ce troisième volet d’une série qui en comptera cinq. Guidé par une voix off oppressante à laquelle il n’est pas sûr de pouvoir se fier, le lecteur se perd dans ce roman noir labyrinthique. Véritable maître du suspense, Jean David Morvan (Sillage, Le Petit Monde..) démontre une nouvelle fois toute l’étendue de ses talents de scénariste, en ne délivrant les informations qu’au compte-gouttes et jouant de l’ellipse. Surtout, il s’appuie sur un personnage ultra-charismatique. Car avec ses cheveux bleus, ses jambes infinies et ses yeux de biches, Naja ferait pâlir de jalousie toutes les héroïnes de mangas. On sent les influences de son concepteur graphique, Bengal (Meka, The Only One), un fan de comics et de Miyazaki qui débuta dans le jeu vidéo. Le quatrième épisode est prévu pour bientôt. Heureusement, car vu le climax final de ce tome, on trépigne d’impatience en attendant la suite.

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