Par Nicolas Meylaender et Zong Kai. Fei, 19€, le 4 novembre 2011.

Ce livre retrace le parcours d’un avocat chinois qui s’est battu pour la vérité et celui d’une petite fille qui a fait face à l’adversité. A travers différents témoignages, on est transporté dans l’horreur du massacre de Nankin de 1937-38. Longtemps nié, il aura valu de longues années de travail à plusieurs avocats pour arriver à des procès laissant éclater la vérité au grand jour.

Et ce n’est pas du tout beau à voir. Les Japonais auraient tué 300 000 Chinois en quelques mois (les chiffres divergent selon les sources). Des militaires, mais surtout énormément de civils, dont des enfants et des femmes sans défense. Sans aucune once d’humanité, les assaillants nippons ont tout ravagé sur leur passage, violé les femmes et ont commis toutes sortes d’atrocités… Le livre mêle habilement témoignages et scènes de guerre sans être misérabiliste ou caricatural. Ici, le but n’est pas de dénigrer les Japonais, mais tout simplement de montrer la monstrueuse et désolante réalité de ce qu’est une guerre.

Dans ce format à l’italienne, le dessin semi-réaliste semble parfois un peu vide, mais on apprécie l’illustration sans sensationnalisme de ce dur moment d’Histoire. Le tout est rehaussé de couleurs symboliques : le bleu (couleur de la communication) donne un ton calme de documentaire aux passages contemporains, alors que les scènes rouges du massacre rappellent la colère, la violence et le sang qui a coulé.

Ce livre mérite l’attention du plus grand nombre, pour l’Histoire et contre les révisionnistes et autres négationnistes. Comme le dit l’avocat Zhen Tan en postface : « Nul ne peut oublier le passé, car l’oublier serait se trahir. »

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