Narcisse #1
En 1856, un jeune rouquin prénommé Narcisse accomplit enfin son rêve : embarquer pour découvrir le monde. Il laisse derrière lui des parents inquiets sur la terre de Vendée, mais sa soif d’aventure est trop forte. Hélas, quand on est un jeune mousse inexpérimenté, on est aussi la proie des vieux loups de mer. Au fil de mésaventures en Méditerranée, il trouve refuge dans un navire qui l’emmènera en Asie, et plus loin encore…
En choisissant de s’inspirer de l’histoire vraie de Narcisse Pelletier, jeune Vendéen qui a vécu 17 ans parmi les « naturels » australiens, Chanouga a trouvé un vrai beau sujet. Un récit d’apprentissage en même temps qu’une aventure maritime, avec en toile de fond l’histoire coloniale. Pour la partie marine et exotique, rien à dire: ses grandes cases au crayon vif et au pastel puissamment évocateur sont un régal pour les yeux. C’est plutôt dans le fond du scénario que le bât blesse: en imaginant les « trous » dans l’histoire officielle et parcellaire de son héros, l’auteur de De Profundis accumule les lieux communs et les personnages secondaires mille fois vus voire caricaturaux: les méchants marins qui martyrisent le jeune matelot, une prostituée au grand coeur qui le soigne, un cuistot bourru mais tendre qui le prend sous son aile, des hommes d’affaires chinois avides, un capitaine têtu, des indigènes sanguinaires… On décroche donc assez vite de ces aventures à la mise en scène finalement bien convenue, et ce n’est pas la risible touche fantastique qui ranime l’intérêt.
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