Necromancy #2 **
Par Jack Manini et Fabien Nury. Dargaud, 13,50 €, le 9 janvier 2009.
Il ne montre aucune pitié, pas même pour son fils. À la fin du premier tome de Necromancy, diptyque occulte installé dans la Nouvelle-Orléans des années 20, le voyou de haut-vol Gordon Devries jetait Jeff, la chair de sa chair, au fond d’une cave. Son crime ? Avoir fait importer des cadavres du monde entier, afin de les ressusciter et convoquer le « Nécromant », un « dieu des ténèbres » particulièrement puissant et cruel…
Pour rafraîchir la mémoire du lecteur qui aurait oublié l’intrigue du premier volume – et sans pour autant tomber dans la lourdeur d’un résumé -, le scénariste Fabien Nury (W.E.S.T.) a trouvé la parade : revisiter le passé via le récit d’un personnage secondaire, la petite amie de Jeff. Cette dernière apporte des éléments nouveaux et nous plonge dans la folie de son frère Auguste, lui aussi obsédé par les forces du mal.
Si elle ne contribue pas à la clarté de cette intrigue touffue, la « patte » de Jack Manini force l’admiration. Pas dans le rendu des scènes d’action, souvent un peu trop figées. Mais dans le grain du dessin, qui apporte la dose de glauque nécessaire à l’atmosphère poisseuse de cette bande dessinée. On aime sa manière de ciseler les ombres, les tons sépias utilisés lors des flash-back, et la démence nichée dans les yeux de ses héros. Son dessin nourrit la fin de l’histoire, plutôt inattendue et touchante, de façon suffisamment convaincante.
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