Noël 2010 : sélection intégrales et coffrets (2/2)
Offrir une bande dessinée à Noël, c’est sûr, c’est une bonne idée. Mais offrir une intégrale, c’est beaucoup mieux. Coffrets luxueux ou intégrales à petit prix, compil’ de vieux titres ou recueil de nouveaux strips, voici la seconde partie de la sélection BoDoï pour cette fin d’année 2010 (voir la première partie ici).
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Villerupt 1966 – (Quéquette Blues – La Piscine de Micheville – Vive la classe) + DVD
Par Baru. Les Rêveurs, 40 €. Alors que Baru sera le prochain président du Festival d’Angoulême, et qu’il vient de sortir Fais péter les basses Bruno!, il est tout à fait intéressant de se replonger dans ses premiers albums, comme nous l’avions fait en mars dernier. Les Rêveurs publient ainsi une superbe intégrale de trois titres parus dans les années 80, d’inspiration autobiographique, et qui mettent en scène Hervé Baru(lea) et ses copains, grands adolescents dans la Lorraine industrielle des années 60. Des tranches de vie pleines d’enthousiasme et d’énergie, et un intéressant témoignage sur l’époque et le lieu. Le livre est d’ailleurs, à juste titre, accompagné du DVD du documentaire Génération Baru, de Jean-Luc Muller. La totale, quoi. |
| Intégrale Carl Barks #1 1950-1951
Par Carl Barks. Glénat, 29 €. Prévue en 24 volumes, cette « intégrale Disney » rassemble les travaux de Carl Barks (1901-2000), le créateur de Picsou et l’auteur qui oeuvra le plus activement aux aventures de Donald Duck, dès la fin des années 1930. L’occasion de retrouver le canard colérique au gré de plusieurs histoires, toutes introduites par une fiche d’identité qui les replace dans le contexte de leur première publication. Une collection tous publics, qui met en valeur le patrimoine BD américain.
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Sin City – Intégrale #2.
Par Frank Miller. Rackham, 65 €. Suite et fin de l’édition anniversaire de la série phare de Frank Miller, avec ce second volume impressionnant : 768 pages, soit un imposant format cartonnné, noir, très noir. Ce gros pavé dans la tête du polar regroupe les trois dernières histoires du comics, ainsi qu’une galerie des couvertures de Miller et Lynn Varley, sa coloriste. Puis une centaine de pages de croquis, études, illustrations et bibliographies complètent l’ensemble. Tiré à 3200 exemplaires, ce livre ne sera pas réimprimé; quand on sait que le premier tome, sorti l’an dernier, a rapidement été épuisé, il ne faudra pas traîner pour se procurer ce morceau d’histoire de la BD. |
| Green Manor.
Par Denis Bodart et Fabien Vehlmann. Dupuis, 35 €. De « charmantes historiettes criminelles ». Voilà ce que racontent – et plutôt bien – Fabien Vehlmann et Denis Bodart dans Green Manor. Les deux compères mettent en scène les très chics membres du Green Club Manor, des gentlemen évoluant à la fin du XIXe siècle. Qui semblent bien sous tous rapports, mais « dissèquent les drames humains pour en extraire quelques délicieux frissons », et pratiquent le meurtre comme d’autres jouent au golf… Le trait souple de Denis Bodart épouse avec malice les seize contes immoraux inventés par Fabien Velhmann. On se régale de ces crimes à la Agatha Christie, frais et piquants, suivis d’un cahier de crayonnés du dessinateur.
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Agrippine.
Par Claire Bretécher. Dargaud, 49 €. Cette gamine ferait grimper aux rideaux la terre entière. Agrippine est le prototype de l’adolescente à la recherche d’elle-même, qui fait largement tourner en bourrique ses parents et amis – bref, tous ceux qui l’approchent. Créée en 1988 par Claire Bretécher, elle évolue d’abord au fil de gags d’une page, avant de gagner en profondeur via des histoires plus longues (qui occupent en tout huit albums, ici réunis). Le trait lâché de l’artiste colle parfaitement à son héroïne tête à claques, drôle, futée mais pleine de mauvaise foi. L’auteure a aussi su inventer un langage de « jeunes » hilarant, captant parfaitement l’air du temps, le devançant même parfois. |
Sélection réalisée par Laurence Le Saux et Benjamin Roure.
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