La découverte de l’Amérique s’est faite dans le sang et a engendré des crimes contre l’Humanité, qui ne s’appelaient pas encore ainsi. Génocide, esclavage, entre autres. L’Indienne Iracema va lutter contre l’envahisseur grâce à un arc magique qui va se révéler utile car un monstre démoniaque se cache sous les traits d’un colon sanguinaire. À ses côtés, un esclave africain avec une flûte enchantée, et un Européen humaniste qui cache un secret…

David Jesus Vignolli nous avait éblouis avec Vijaya, un conte d’inspiration asiatique et écologique, empreint de douceur et d’espoir, à partir d’un point de départ pourtant sombre. Ici, c’est un peu le même schéma, même si le ton est plus ado/adulte que jeunesse. Ainsi, l’auteur brésilien mêle légendes fondatrices de l’humanité avec faits historiques, dans un récit qui a ici des allures de conte horrifique. Et cela fonctionne plutôt pas mal : le récit est haletant, les personnages attachants et le final grandiose. Toutefois, la trame et le propos paraissent un peu déjà vus, et, même si la lecture est plaisante, on n’est jamais vraiment retourné. Reste donc une aventure agréable, notamment par sa ligne claire très fine, jouant sur le mouvement pour créer l’émotion, et à la mise en couleurs en aplat donnant à l’ensemble un aspect joliment lumineux et fantastique. Mais surtout, avec Vijaya et ce Nouveau Monde, on est désormais certain d’avoir affaire à un auteur plus que prometteur.