À travers une douzaine de chroniques et le journal de sa vie quotidienne, Mike Dawson (Troupe 142, Freddie et moi…) déroule ses raisonnements sur des sujets de société. Comment doit-on recevoir les premiers amoureux de sa fille ? Pourquoi mon fils aime-t-il les voitures ? Que penser des adultes qui aiment Mon petit Poney ? Quel vision du monde se lit en toile de fond de Princesse Sophia ..?

Tel Guy Delisle, l’Américain Mike Dawson utilise son quotidien de père/artiste au foyer pour approfondir ces sujets qui l’entourent et l’interpellent. Il tire le fil de sa pensée à partir de ses propres émotions (insatisfaction, colère, malaise, haine) et nous amène à considérer les multiples facettes du sujet. Le lecteur s’identifie sans peine à ces questionnements sur la culture occidentale dominante. D’autant que l’auteur s’interroge sur les réactions de ses lecteurs, créant ainsi une mise en abyme qui renforce le lien entre créateur et spectateurs.

Ce monologue intérieur pourrait être barbant, mais la sincérité de son ton, l’humour et le talent de ses enchaînements font des Nouvelles du front d’un père moderne un album plein de fraîcheur. Les dessins sont assez simples, presque toujours en noir et blanc (sauf la dernière histoire), sans parfois de décors ni d’effets d’ambiance dans les planches. La composition sous forme de vignettes fait penser au style de Joe Sacco. Dès lors, l’ensemble du recueil possède une véritable cohérence et laisse l’impression d’avoir passé un moment très agréable avec un homme qui doute… mais qui pense. À lire absolument !