Octopolis
Une jeune femme se rend chez son père, à Paris. Le paléontologue, spécialiste des fossiles marins, ne donne plus de nouvelles depuis plusieurs semaines. Il a laissé un travail en cours sur une rarissime colonie de poulpes du bout du monde, ainsi qu’un grand ara bleu. Mais ces traces sont bien maigres pour permettre de le retrouver. Et alors que notre héroïne têtue ne lâche pas la trace de son paternel (elle se met même à la plongée sous-marine!), plusieurs incidents étranges se produisent…
Auteur de Le Rapport W, Capitaine Tikhomiroff, ou Les Grands Cerfs, Gaétan Nocq propose ici un curieux mélange de thriller et de documentaire écologiste sur le monde des céphalopodes. En effet, les investigations de la fille du scientifique disparu – traitées avec une distance élégante et non sans humour, façon Hitchcock – sont entrecoupées des pages du fameux manuscrit de ce dernier, dans lesquelles on apprendra mille faits saugrenus de la vie de la seiche ou des ancêtres des poulpes. Un parti-pris original et plutôt convaincant, même si on a un peu du mal à croire en l’héroïne et en ses motivations. Tout comme dans le final, un peu cousu de fil blanc, et qui surfe sur le même thème La Brute et le divin de Léonard Chemineau, paru fin 2023 chez Rue de Sèvres. Cependant, l’ambiance générale d’Octopolis, et notamment ses superbes planches bleutées, vibrantes de craie et crayon, réussissent à hypnotiser jusqu’au bout, et à laisser le goût d’un voyage atypique.
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