On pourrait voir Olive comme autiste ou victime d’une maladie mentale – c’est d’ailleurs ce que ses proches pensent. Car elle se déconnecte souvent du monde réel, pour vivre dans sa bulle intérieure, une poche de rêve où elle dialogue avec un canard en plastique géant et une baleine volante lumineuse, dans un décor où elle invente des jeux, des mets spéciaux, etc. Un petit univers confortable, rassurant et passionnant, dans lequel elle se réfugie aussi souvent que possible, délaissant les relations sociales et les contingences matérielles réelles. Pas évident de conjuguer cela avec le lycée et l’internat… Mais tout semble bousculé depuis qu’elle a une nouvelle copine de chambrée et surtout qu’un astronaute non-invité débarque dans son monde interne…

Accrocheur et prometteur, ce début de tétralogie développe un récit plein d’énergie, d’humour et de mystère, accessible aux ados. L’univers mental d’Olive porte d’immenses possibilités et elles ne font que se renforcer au fil des séquences. La bonne idée de Véro Cazot (Betty Boob) est de laisser en suspens, pour le moment, l’origine de ce monde. Et son talent pour les dialogues réalistes et enlevés permet d’adhérer très vite à son récit. Tout comme le dessin pétillant, dans le trait comme dans les couleurs, de Lucy Mazel (Edelweiss), qui excelle tant dans la partie magique que dans la partie réelle de l’histoire. Un début de série plus que réussi, dont la suite arrivera dès septembre. Chouette.