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On est chez nous #1

22 mai 2020 |
SERIE
On est chez nous
ALBUM
Soleil Brun - 1
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
14.95 €
DATE DE SORTIE
04/09/2019
EAN
2017044466
Achat :

Tarvaudan est une petite ville du Vaucluse comme il y en a des centaines. Mais elle est aussi depuis dix ans, avec son indéboulonnable maire étiqueté « Nation et Liberté » et son groupuscule d’identitaires, un de ces quelques fiefs d’extrême-droite qui parsèment la France. Pour son retour sur la scène politique, la jeune Chloé Vanel y est parachutée par le parti. Aux municipales qui approchent, elle remplace (de force plus que de gré) le maire sortant, dans une élection que tout le monde prévoit triomphale. Envoyé par le canard de gauche « Focales » pour l’occasion, le journaliste Thierry Mongin réalise une enquête. Son angle : qu’est-ce que c’est concrètement, une ville sous gestion de l’extrême-droite ? Mais à peine arrivé, les choses prennent un tour dramatique quand un sans-papier est retrouvé mort, lynché, dans les collines. Autour de son cou, un panneau tonnant le slogan du parti « Nation et Liberté » : « On est chez nous ».

on-est-chez-nous-image1Découpé en diptyque, le scénario écrit à deux mains par Sylvain Runberg (Zaroff, Jacob Kayne, On Mars…) et le romancier et journaliste Olivier Truc (Le cartographe des Indes boréales, Le dernier Lapon) a quelques accrocs : un côté limite donneur de leçons, des dialogues qui parfois font bizarre au lieu de faire vrai, et des difficultés à décoller au début. Mais une fois la machine en route, on se laisse embarquer par ce socio-polar solidement documenté, respectueux des codes du genre et bien ficelé, dont la chute est particulièrement réussie et donne envie de connaître la suite (annoncée pour juin).

Par contre, le dessin de Nicolas Otero (Le Réseau Papillon, Confessions d’un Enragé, Le Roman de Boddha) est en contre-performance. En rupture avec son travail passé, il est ici étonnamment impersonnel, en plus d’être techniquement assez faible sur les personnages, dont les problèmes de proportions se révèlent dans les gros plans et les scènes d’action, assez pataudes. Sans compter un découpage parfois à contre-temps, qui n’appuie pas là où il faudrait et crée un rythme boiteux. C’est tout à fait regrettable, et prive On est chez nous d’être une franche bonne BD.

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