Par David Sala. Soleil, 12,90 €, le 11 février 2009.

Aldis est un brillant étudiant en psychologie, mais il souffre d’un mal inconnu: il ressent parfois les émotions exacerbées des gens qui l’entourent, comme des petites voix dans sa tête qui hurlent toutes ensemble. Et puis, il semble qu’il devienne fort comme Superman dans ces moments-là. À cela s’ajoute des ennuis familiaux (son père n’est pas vraiment son père) et un contexte social des plus tendus, avec l’émergence d’un leader anti-capitaliste un peu effrayant. Aldis n’a vraiment pas une vie facile…

Avec cet album écrit tout seul, David Sala confirme tout le bien qu’on pensait de son travail. Après les somptueuses séries Replay (avec Jorge Zentner, Casterman) et Nicolas Eymerich, inquisiteur (d’après Valerio Evangelisti, Delcourt), il dépeint un futur proche angoissé, qui ressemble beaucoup à notre présent. Mêlant histoire intime et intrigue fantastique, avec une intéressante toile de fond socio-politique, ce premier tome d’une trilogie est suffisamment riche et fascinant pour qu’on s’y laisse happer totalement.

Pour cette série légèrement futuriste, David Sala agrémente son dessin acéré d’une mise en couleurs numérique franchement réussie. Son trait et ses textures se font donc moins organiques que par le passé, mais c’est pour mieux brosser un univers plus réaliste. À noter d’ailleurs que, côté réalisme, ses dialogues sonnent juste – ce qui est assez rare pour être souligné. Bref, One of us s’affirme comme un album original et totalement maîtrisé, une série à suivre de près.

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