Détrompez-vous, malgré son nom inconnu des lecteurs de bandes dessinées, Fabrice Défontaines n’est pas un nouveau venu sur le médium. Au contraire même, il a fait ses armes pendant des années dans la bande dessinée autobiographique sous forme d’un petit lémurien et a également sévi avec son partenaire Fred Neidhardt sur Spirou (Le tombeau des Champignac, Spirou et les soviets) ou Nestor et Polux. Il est également le dessinateur des débuts de la BD Violine écrite par Tronchet et de deux adaptations en BD des derniers films d’Astérix et Obélix (Le Secret de la Potion Magique, L’Empire du milieu). Bref, après plus de 25 ans de métier sous pseudonymat, Fabrice Tarrin révèle enfin son vrai nom pour proposer ce qui est vraisemblablement son œuvre la plus personnelle.

Se mettant en scène avec ses enfants et sa femme, il se dévoile dans une tranche de vie familiale douce ancrée dans la réalité, mais également dans la spiritualité. En effet, après des premières pages exclusivement consacrées à la retranscription des bons mots, des situations cocasses et autres moments attendrissants vécus avec ses garçons, Fabrice Défontaines évoque ses différentes expérimentations liées au surnaturel. Ses questionnements vis-à-vis de la conscience et de la décorporation, ses expériences de pensée et des signes de la vie sont présentés avec humour et curiosité. Prudent et visiblement sincère, il dévoile ses observations personnelles sans imposer, peut-être pour être enfin écouté et pris au sérieux… car l’on sent bien que le sujet lui tient à cœur, mais qu’il est conscient qu’il est clivant !

Le dessin à la ligne souple et ses petits personnages que l’on a envie de serrer dans ses bras conviennent à la nature intimiste de ses récits. Agrémenté de quelques pages mises en couleur à l’aquarelle, le charme visuel de cette bande dessinée fonctionne tout aussi bien sur ses histoires terre à terre que ses témoignages spirituels. L’exercice convainc sur le fil de la confidence et de l’émotion et n’appelle aucunement à (in)valider son vécu, faisant ainsi une large place au lectorat dans sa plus grande diversité.