Polyphonica The Black – Le Cantique des damnés #1 **
Par Kouichirou Yonemura. Vegetal Manga/Athenagram, 6,90 €, le 8 septembre 2011.
Par essence, l’oeuvre culte ne plaît pas à tout le monde. C’est un produit de niche, un OVNI mal compris et sombrant parfois dans les méandres de l’oubli du grand public. En 1992, Kouichirou Yonemura publie au Japon Possession Tracer, un manga cyberpunk posant les bases théoriques sur la perception même de la réalité, bien avant les Matrix et autres Serial Experiments Lain du même acabit. Un titre foisonnant d’idées incroyables et philosophiques, desservi hélas par une narration brouillonne et des dialogues un peu décousus. Sorti en France seulement en 2003, donc bien après les succès susnommés, ce manga ne trouve pas son public et finit dans les solderies à 1 euro… Dur, pour un auteur plutôt intéressant à suivre.
En 2009, Kouichirou Yonemura revient pourtant en force avec Polyphonica The Black, un manga tiré d’un projet multimédia adapté d’un jeu vidéo, et comptant nombre d’adaptations animées et papier. Edité cette fois beaucoup plus vite en France, ce somptueux titre met en avant les progrès fulgurants de son auteur, notamment dans le magnifique dessin des personnages féminins !
Dans un monde futuriste où cohabitent les esprits (Spirits) et l’humanité, une police spéciale a été créée afin d’enquêter sur les affaires criminelles impliquant humains et créatures surnaturelles. Quand un humain s’associe avec un Spirit, ils entrent en symbiose grâce à un Ecto-harmotron, un instrument de musique au design surréaliste. Dans une affaire de meurtre dont le suspect est un Spirit, l’officier de police Matia (une petite lolita gothique) et son Spirit Managa (un doux géant qui ne supporte pas la vue du sang!) sont sur les dents…
Si les progrès en termes de dessin pur sont flagrants pour cet artiste talentueux, on a plus de doutes sur ses scènes de dialogues, dont on ne sait si elles pâtissent d’un vrai manque de fluidité ou de la qualité de la traduction/adaptation de l’éditeur… Qu’importe, Polyphonica The Black n’atteint peut-être pas le niveau scénaristique de son illustre prédecesseur Possession Tracer, mais il reste néanmoins un très beau manga. Un petit bijou que l’éditeur a chouchouté, au moins dans la forme, par l’ajout de cartes collectors dans un premier volume accrocheur et que l’on relit avec plaisir.
Kara
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