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Quo vadis, Katalin ?

27 décembre 2021 |
SERIE
Quo vadis, Katalin ?
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
COLLECTION
PRIX
19 €
DATE DE SORTIE
10/10/2021
EAN
287827248X
Achat :

Bien que publiée dès 1995 dans Lapin et plusieurs fois récompensée dans le monde pour son œuvre, Kati Kovács reste peu connue en France. Quo vadis, Katalin ? est pourtant son cinquième album traduit, le quatrième par Rackham, fidèle éditeur d’un travail autofictionnel très libre, qui se distingue par une radicalité de ton par rapport à nombre d’autres autobiographes de sa génération.

quo-vadis-katalin_image1Dans ce nouveau livre, notre héroïne-autrice quitte sa Finlande natale (et… une saucisse qui parle ?!) pour aller vivre à Rome. Rome et son aura d’histoire et d’épique, Rome où elle peut déclamer en latin et rendre les hommes amoureux, Rome la culturelle, qui nourrira forcément son travail tandis que ses dessins seront accueillis par les éditeurs locaux. Une fois débarquée, le plan « homme » semble relativement simple, le reste plus compliqué. Logée dans une pension de famille qu’elle paie en s’occupant du chien, ses journées d’errances remplissent des pages de découvertes locales qu’elle retranscrit fidèlement à sa chère saucisse. Mais elle étouffe un peu sous les crucifix de sa chambre de bonne.

Entre envie de tout brûler et romantisme, enthousiasme débordant et ennui, K. balance sans cesse, dans sa robe légère. Si l’on imagine bien que l’autrice a sans doute fait un voyage à Rome et que certaines anecdotes sont authentiques, cet album est bien loin du carnet de voyage. La véracité des faits n’est pas très importante et on retrouve l’étonnante énergie brouillonne d’un flux qui semble envahir la propre narratrice, un effet d’explosion pourtant maîtrisée, parfaitement communiqué par un trait reconnaissable entre mille. Après tout de même une belle rencontre, K. part dans un dernier chapitre semi-fantasmatique, la projetant dans une Antiquité où elle ira de combat de gladiateurs en orgie. Un moment visuellement très réussi, mais un peu plus confus qui, une fois la surprise passée, s’avère une rupture particulière jouissive qui donne envie d’aller crier en latin, en haut du mont Palatin.

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