Reckless #1
Ethan Reckless fait le sale boulot pour les autres. On l’appelle, il décroche, accepte ou pas. Un job cher payé, certes, mais risqué. Contre quelques milliers dollars, il menace, frappe et tue s’il le faut. Voilà à quoi ressemble sa deuxième vie. Sa première, c’était celle d’un étudiant radicalisé qui a vu son destin transformé par l’explosion accidentelle d’une bombe. Les deux vies vont se téléscoper à la faveur d’une nouvelle mission ô combien dangereuse…
On ne présente plus le duo désormais culte Ed Brubaker/Sean Phillips (Un été cruel, Kill or be killed, Fondu au noir…). C’est toujours avec un enthousiasme presque béat qu’on accueille leurs nouveaux projets. Une trilogie ici, que l’éditeur annonce avec du sexe, du rock’n’roll, du sang et de la drogue ! Une annonce parfaitement racoleuse, contrairement à ce premier tome séduisant qui plonge dans une ambiance pop. Los Angeles dans les années 80, un cinéma abandonné qui sert de bureau, et Donovan Rush qui se rappelle à Ethan Reckless. Sur une intrigue classique, Ed Brubaker campe des personnages déjà condamnés par leur passé ou leurs sentiments débordants. Une façon de se pencher sur les relations douteuses entre la CIA, les dictatures et le trafic de drogue sans en faire des caisses.
S’il y a bien quelques scènes violentes, cet album fait surtout la part belle aux introspections, aux questionnements de personnages ambivalents, jamais francs du collier, emportés dans le tourbillon du sexe et de l’argent « facile ». Ils ont tous des choses à cacher. Dur à cuire, écorché, gueule cassée, Ethan est rattrapé par son passé d’infiltré, aveuglé par un amour renaissant et incapable de lucidité des que les choses se corsent.
Fluide et emballant, cet album est magnifié par les dessins de Sean Phillips et la colorisation de son fils, précise sans être pesante dans de très belles ambiances, pulp et sexy. Foncez sur ce Reckless, sinon c’est lui qui vous foncera dessus.
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