Les éditions Rue de l’échiquier, spécialisées dans les essais sociétaux engagés plutôt à gauche et écolos, n’hésitent pas à s’aventurer du côté du graphisme. Après Qui descendra les poubelles?, voici un étonnant conte philosophique en même temps qu’une déclaration d’amour au sport cycliste: Renard à vélo.

Renard se sent seul dans sa paisible campagne. Alors il décide de gagner la ville. Là, c’est sale, bruyant, inhospitalier. Mais il finit par rencontrer un coursier à bicyclette, un peu magouilleur sur les bords, qui l’initie aux joies du deux-roues. Puis l’embarque dans une course cycliste mythique, que personne n’a jamais terminée…

 

Dans un épais format à l’italienne, à raison d’un dessin par double page, accompagné d’un court texte – en rouge minuscule, la voix off de Renard ; en bleu majuscule, les autres personnages –, l’histoire avance dans un rythme lancinant, tantôt poétique, tantôt inquiétant. Un rythme de pédalier dans un col bien pentu. Alors qu’il pédale sans véritable but, Renard partage sa vision extérieure et naïve d’un monde égoïste et obnubilé par l’exploit, la compétition et l’ambition d’humilier son prochain.

C’est donc bien un conte philosophique tout public, et non un livre uniquement jeunesse aux douces couleurs rouge et bleu, qui se déploie sous nos yeux. Parfois juste et drôle, parfois un peu creuse, la balade à vélo en compagnie de Renard vaut tout de même un petit détour, notamment pour le dépaysement et les minutes d’introspection.

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Renard à vélo.
Par Floriane Ricard et Fibretigre.
Rue de l’échiquier, 24,90 €, avril 2016.
Pour en savoir un peu plus, allez visiter le site dédié au livre.

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