RIBERA
LE CHANT DE L’IMMIGRÉ
Tous les Espagnols n’ont pas attendu la mort du Caudillo pour tenter de changer de vie. En 1954, Julio Ribera et sa femme atterrissent à Orly. Elle écrit, lui dessine. Une fois passée la découverte de la liberté – on peut voir des tas de films et siffler le Président sans que déboule la garde civile -, l’existence ne sera pas rose tous les jours. Le logement à Paris étant hors de prix (déjà), il faut s’exiler en lointaine banlieue. Sans sécurité sociale, les dessinateurs voient leurs économies fondre à la moindre hospitalisation.
Ribera militera pour que les auteurs ne soient plus considérés comme des outils que l’on jette (déjà) sans indemnité ni préavis. Il travaillera pour l’agence de strips Opera Mundi, puis à France-Soir, créera Dracurella, rencontrera Goscinny et Godard avec qui il lancera Le Vagabond des limbes, 31 albums parus à ce jour. Une belle, touchante et dure vie racontée en BD (Paris liberté, le parfum de l’espoir, par Julio Ribera, Bamboo, 12,90 euros).
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