Rose de Paris
En cette année 1925, Paris se relève de la guerre, vit au rythme de la musique américaine et des bouleversements sociaux à venir. C’est là que débarque Rose, venue de Bretagne pour gagner sa vie et son indépendance. Direction un boulot au central téléphonique et une petite chambre qu’elle partage avec Sidonie. Cette dernière va lui faire découvrir la vie nocturne et ses artistes, mais aussi ses petits malfrats et la cocaïne…
C’est à une balade historique et dynamique dans le Paris des années folles que nous convient Gilles Schlesser et le dessinateur Éric Puech (Le Horla, Les Enfants d’Ève…). Sur une trame scénaristique plutôt convenue et souvent simple prétexte (l’enquête sur le trafic de drogue n’est pas très convaincante), ils nous promènent de Montmartre à la Tour Eiffel, du Montparnasse de Kiki et Foujita au Saint-Germain de Hemmingway, faisant de ces artistes et figures historiques des personnages acteurs du livre. Ils évoquent aussi la lutte pour le droit des femmes et la misère des couches les plus populaires. Plongée romanesque et quasi touristique dans la Ville Lumière de l’époque, Rose de Paris possède un certain charme et ne souffre d’aucune baisse de rythme tout au long de ces 116 pages. On est moins séduit, toutefois, par des dialogues redondants et poussifs, des personnages forcément archétypaux, et par un dessin réaliste qui, malgré sa bonne tenue générale, est souvent trop chargé – lavis surabondant, gros plans trop nombreux, manque d’air global dans des pages denses. Malgré ces petits soucis, l’ensemble forme un projet cohérent et grand public, et un agréable moment de lecture.
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