La princesse Skw’àh arrive dans un couvent isolé du monde. Cloîtrée en lieu sûr, elle tente de vivre comme les autres sous l’aile protectrice de sa servante Flora. On apprend bien plus tard qu’après la mort du roi, c’est son jeune frère Rùlh’ks qui a été porté sur le trône. Son existence salique n’ayant plus aucun intérêt, la princesse avait donc été chassée du château.

Rôsoku Hime – Princess Candle est un diptyque à la narration peu subtile. Confuse et hachée, elle va troubler le lecteur jusqu’à le perdre totalement dans le deuxième volume. Alors qu’on assistait à la fuite de la princesse, on se retrouve face à une histoire qui semble sortie de nulle part, sorte de « je t’aime… moi non plus » entre la princesse et sa servante. Le personnage de Flora est le plus travaillé et le plus intéressant, Skw’àh est quant à elle difficile à cerner, comme si l’auteur s’était trompée d’héroïne. Pour ce qui est des autres acteurs du récit, ils sont malheureusement relégués aux rôles anecdotiques, convenus ou surjoués.

Les scènes d’action sont audacieuses dans le cadrage, mais plutôt maladroites dans le déroulement. On retiendra les décors travaillés et omniprésents, mais surtout le trait racé et épais de Kenya Suzuki. Si l’ensemble est encore hésitant, certaines cases sont de toute beauté à la croisée d’influences d’Alfons Mucha, Kaoru Mori (Bride Stories) et Mitsuhisa Kuji (Wolfsmund). Mais ce n’est pas suffisant.

© by SUZUKI Kenya / Enterbrain