Saga #4
Réfugiés sur la planète Jardinia, le couple illégitime formé par Alana et Marko tente de mener une vie tranquille et d’élever Hazel, leur enfant. Alana monnaye ses talents pour Circuit, un sitcom en temps réel. Mais la concurrence est rude entre acteurs et pour y survivre, il faut parfois gober quelques cachetons… Lui, sans emploi, emmène leur fille au jardin ou au cours de danse où il rencontre Ginny, une mère seule et plutôt jolie. Pendant ce temps, ailleurs, Princesse Robot donne naissance à l’héritier de Robot Prince. En sécurité pour le moment, Alana et Marko vont pourtant être rattrapés par la fragilité de leur relation…
Un peu moins palpitant mais toujours aussi cruel ou tendre, ce récit de space-fantasy imaginé par Brian K. Vaughan (Y, le dernier homme, Ex Machina, Lost), peuplé de luniens cornus et de robots à têtes cathodiques, continue d’intriguer. Personnages d’exception aux réactions très ordinaires – ils s’aiment, se fâchent, font la paix ou se battent –, Alana, Marko et les autres composent une dramaturgie familiale à la fois classique et originale. Classique par son intrigue, ses thèmes; fraîche par l’inventivité du décorum et du character-design, soit un mélange d’amour et de SF parfaitement attachant. Du coup, la romance tendue fonctionne toujours aussi bien, entre excès d’Alana et désir larvé de Marko. À l’inverse, l’intrigue secondaire autour de Robot casse le rythme ou sème la confusion, et épaissit le mystère au détriment de la narration. Graphiquement, Fiona Staples n’a jamais flanché depuis le tome 1 : cases aérées et colorées aux tons pastels, elle immerge sans peine au diapason de l’émotion ou de la tension. Pas de doute, même un ton en-dessous après un départ canon, l’ambitieux Saga reste ce qui se fait de mieux actuellement dans le genre du space-opera.
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