Saison de sang
Une gamine et son guerrier de métal géant arpentent landes et forêts, tout droit, sans objectif précis, en apparence. Elle est frêle et découvre le monde, il est protecteur et semble invincible. Au fil des saisons, l’enfant grandit, apprend, se rebelle et s’émeut. Son sang recèle une magie, son garde du corps un secret. Mais la puissance des deux réunis suscite crainte et convoitise, notamment de la part d’un prince arrogant et de son armée puissante…
À la fois conte métaphysique et fresque de fantasy épique, Saison de sang est un projet original et léché, de ceux que seule la bande dessinée peut proposer. Car Simon Spurrier et Matias Bergara, les auteurs du remarqué Coda, produisent un spectacle aussi muet que grandiose, une saga aux décors chatoyants, au bestiaire exubérant, aux combats sanglants, le tout sans une ligne de texte, hormis quelques dialogues runiques et des introductions de chapitres poétiques. Et même si rapidement, au gré ces mots introductifs et de la route droite semée d’embûches des héros, on sent venir le thème de l’éternel recommencement, on se laisse prendre par le souffle de l’aventure et toucher par les irruptions d’émotion. Car le dessinateur s’en donne à coeur joie dans le design des monstres, des costumes, des architectures et des paysages, trouvant l’équilibre idéal entre magie, onirisme et même humour par moments. Une belle surprise et une lecture envoûtante.
Publiez un commentaire