Sale bête ***
Par Jean-Paul Krassinsky et Maïa Mazaurette. Dupuis, 10,60€, le 27 janvier 2012.
Drôle d’époque que celle-ci, où on estime qu’ « un animal, ça ne s’improvise pas ». Et où les créatures censées tenir compagnie aux hommes sont imaginées par La Fabrique, avec des caractéristiques (jovial/joueur/sage/silencieux…) que l’on peut choisir.
Alors qu’elle espère un mignon hamster – possiblement rose avec des petits coeurs, comme le chat de sa grande soeur -, la petite Amandarine se retrouve avec avec un petit être moche, puant et odieux. Dont les premiers mots (heureusement incompréhensibles pour ses nouveaux maîtres) sont des insultes – « Sales humains ! Raclures ! Gerbillons ! Moisis ! ». Baptisé Bestiole, l’engin va leur rendre la vie impossible, tenter de fédérer les animaux ratés de La Fabrique, et même faire de la politique au côté d’un certain Samuel Nicosie…
Dynamisée par le trait anguleux et assez vif de Jean-Paul Krassinsky, ce premier tome de Sale bête touche juste. La scénariste Maïa Mazaurette délaisse son domaine de prédilection – la sexualité – pour croquer avec beaucoup d’humour une famille dans l’air du temps : des parents bobos (le père chantonne du Carla Bruni en cuisinant et lit L’Autorité pour les Nuls), deux filles légèrement têtes à claques. La caricature fonctionne bien, et l’on ressent un réel plaisir à voir cette cellule gentiment formatée mise en pièces par une bestiole sans foi ni loi.
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