Sélection BD érotiques #8
Pour bien démarrer l’année, retour sur quelques sorties de bandes dessinées érotiques de ces derniers mois. De quoi réchauffer un peu l’hiver.
Les Bêtes de Black City #1
Par Lorenzo Nuti et Marco Rastrelli. Tabou éditions, 15 €.
C’est l’histoire de trois prostituées d’un bordel à soldats, en plein Far West, qui se font piéger par des militaires tortionnaires. Et qui fomentent une rude vengeance… Enfin un western érotique en BD qui tient la route ! Et qui fait même plus que ça. Notamment grâce au trait d’une rare force du jeune Lorenzo Nuti (faites donc un tour sur son blog ici), placé sous l’influence de Pratt et illuminé d’une mise en couleurs aquarellée, sauvage et sensuelle. Rarement, dans la production spécialisée, album aura été aussi beau et moderne. Car outre un dessin plein de personnalité, l’histoire et les dialogues privilégient l’efficacité et le rentre-dedans, sans fioritures ni trop-plein de jeux de mots graveleux (juste ce qu’il faut), accrochant immédiatement le lecteur qui cherche autre chose qu’une plate enfilade de scènes de sexe. Une percutante réussite.
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Mona, agent X #1
Par Alessandro Scacchia et Betty Hopkins. Éditions Blanche, 14,50 €.
Avoir des gros seins et très peu de jugeote, c’est un cliché selon vous ? Alors, l’héroïne de cette série est un sacré cliché. La blonde Mona se fait remarquer dans une émission de télé réalité, grâce à ses tenues sexy, sa poitrine démente et ses gaffes à répétition. Mais elle perd le jeu, et se retrouve désoeuvrée. Sa colocataire, lesbienne obsédée, tente bien de l’aider, mais c’est peine perdue pour cette cruche invétérée: elle se fait manipuler et se retrouve star du porno ! Heureusement, une autre carrière va s’ouvrir à elle… Fantaisie érotique flirtant sans cesse avec la vulgarité et le ridicule, ce début de série, malgré un criant manque d’imagination graphique, se révèle plutôt agréable, grâce à une narration dynamique et un humour décalé. Il reste que ce premier tome n’est qu’une longue introduction à des aventures plus proches du thriller que de la comédie potache, difficile de dire, donc, ce que la série a rééllement dans le ventre.
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Betty Page, reine des pin-up
Par Jaap de Boer et Jesse van Achterwiel. La Musardine, 15,90 €.
Un peu de légèreté et une histoire vraie pour changer. Et de postures coquines, tout de même. La Musardine réédite, dans une version enrichie, un album de 1995, dans lequel Jaap de Boer, avec l’aide de Jesse van Achterwiel, rend autant hommage à l’inoubliable Betty Page qu’au dessin de François Walthéry (Natacha). Cette biographie humoristique retrace donc les grandes étapes de la vie de la plus fameuse des pin-up, étoile du fétichisme et des talons hauts, ambassadrice de la lingerie léopard et du bondage. On apprend donc plein de choses sur la vie de cette jeune Américaine des années 50 qui n’avait pas froid aux yeux, ni au reste, au fil d’une succession de saynètes plutôt bon enfant. Le style est un peu daté et les vannes un peu lourdes, mais un bon album coquin à la papa, de temps en temps, ça ne se refuse pas.
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Mona Street
Par Leone Frollo. Delcourt/Erotix, 22,50 €.
Cette « édition définitive » reprend l’intégralité des histoires de la blonde Mona Street, créées dans les années 1980 par le maître italien Leone Frollo. Étudiante délurée sous des airs de jeune fille modèle de la vieille école, Mona cache sous sa sage tenue marine la lingerie la plus audacieuse qui soit. De quoi faire enrager ses amies et surtout faire craquer les hommes. On la suit ainsi dans ses aventures lycéennes, pleines de nuits saphiques et de coups de règles sur les fesses, dans ses expériences parisiennes (au cinéma ou au bordel), etc. Mais à chaque fois, le trait fin et d’une extrême délicatesse de Leone Frollo, qu’il soit simplement crayonné ou encré, donne à cette quinzaine de récits une élégance rarissime dans ce type de production. On est à la fois béat d’admiration devant tant de talent graphique, et tout à fait émoustillé par l’imagination coquine de cet auteur majeur du genre. Un régal.
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Deux artbooks chez Milady Graphics
Créatures de légendes. Collectif, 19 €.
Dome. Luis et Romulo Royo, 19 €.
Point de bandes dessinée ici, mais deux jolis livres parus fin 2011 chez Milady Graphics, et dévoilant une imposante horde de femmes dévêtues. Tout d’abord, Créatures de légendes. Un ouvrage compilant des visuels de couvertures des Grimm Fairy Tales de l’éditeur américian Zenescope, qui détournent l’imagerie traditionnelle des contes de fées. Avec des Blanche-Neige en petite culotte à pommes rouges rouges, décolletés plongeants ou porte-jarretelles affriolants, des Petit Chaperon rouge en mini-robe ou combinaison en latex, etc. 
Bref, une bande de pin-up sculpturales et bling-bling, par des dessinateurs comme Eric Balsadua, Al Rio ou l’inévitable J. Scott Campbell. L’autre beau livre de Milady est un nouvel opus consacré à l’Espagnol Luis Royo (voir un précédent article) et à son fils Romulo Royo. Dome montre la réalisation par les deux hommes d’une coupole de 80 m2 dans le château nouvellement construit par un millionnaire russe à Moscou ! Ambiance sensuelle et un brin morbide, avec des scènes lascives où de belles amazones et des anges très sexués se caressent jusqu’à l’extase… À la fois making of (photos du chantier, anecdotes…) et livres d’images, Dome est donc un volume saugrenu et envoûtant, doté d’un poster de la fameuse coupole achevée.
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