Seule
Lola n’a pas encore 7 ans, en 1936, lorsque la guerre d’Espagne éclate. La voilà séparée de ses parents depuis trois ans. Recueillie par son gand-père Ventura, elle comprend d’abord la guerre à travers ses récits, ceux d’un pays en proie au chaos. Mais le jour où les bombes franquistes balayent son village niché dans l’arrière-pays catalan, la voilà directement confrontée au sang et à la mort. Il faut fuir, à défaut de comprendre. Surtout quand on est encore qu’une enfant…
L’idée de Seule vient de Ricard Efa (Monet, Yerzhan, Alter Ego, Le Soldat)), le dessinateur, qui tente de restituer un récit familial marquant, celui de Lola, la grand-mère de sa femme qui lui a raconté son « voyage ». Pour Denis Lapière (À l’ombre de la gloire, Trois fois dès l’aube…) et Ricard Efa, il s’agit donc de voir la guerre à travers le regard d’un enfant, innocent et naïf mais de plus en plus déterminé au fil des événements. Une narration fluide et douce vient tempérer les images crues des combats, à l‘instar de ces dessins d’Efa, véritable tableaux qui, loin d’esthétiser l’horreur, permettent de faire naître une émotion toute pudique et de rester à hauteur d’enfant. Si la voix off se révèle parfois vaine, on regrette surtout la linéarité du récit qui est surtout l’occasion de creuser les pensées d’une enfant face à la guerre. Qui, d’ailleurs, ne sait pas trop ce qu’est la guerre. On tourne donc parfois en rond mais on se laisse facilement embarquer aux côtés de Lola, moins pour comprendre la guerre d’Espagne que saisir le cheminement d’une enfant en quête de ses origines.
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